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La génération reset, ou comment les trentenaires éduqués préparent la tempête du futur

Imaginez un monde où les élites de demain, ces trentenaires bardés de diplômes et nés avec un smartphone dans la main, ne croient plus au récit du progrès linéaire.

La génération reset, ou comment les trentenaires éduqués préparent la tempête du futur

Pas de demi-mesure, pas de réformes timides : ils exigent un reset total. C'est le diagnostic implacable dressé par la sociologue Monique Dagnaud dans son ouvrage Génération Reset. Ils veulent tout changer (Odile Jacob), basé sur des enquêtes menées en 2021, 2022 et 2023 auprès de 25-39 ans ultra-diplômés (bac+5 et plus) – ceux qui demain tiendront les manettes des entreprises, des ministères et des think tanks.

Une génération Y en pleine bascule, forgée par les écrans mais fracassée par les crises, qui annonce déjà les contours d'un futur radical. Et si cette perte de foi collective n'était pas une crise passagère, mais le premier craquement d'une société française – et peut-être mondiale – qui va muter en profondeur d'ici 2030 ?

Plongeons dans les faits de l'étude, car ils sont aussi révélateurs qu'un séisme. Interrogés sur leur positionnement face aux crises mondiales – du Covid-19 à l'invasion de l'Ukraine, en passant par le 7-Octobre et la guerre à Gaza, l'élection de Donald Trump et le dérèglement climatique –, ces milléniaux, pionniers des réseaux sociaux à l'adolescence, affichent un pessimisme abyssal.

"J’ai voulu savoir comment les trentenaires affrontaient cette situation. Ma recherche s’est centrée sur les 25-39 ans, très diplômés (les bac + 5), ceux qui seront bientôt au pouvoir", explique Dagnaud, avant d'avouer sa stupeur : "Et j’ai été stupéfaite des résultats : 32 % des jeunes interrogés avaient changé d’orientation politique après le Covid-19, et une grande majorité d’entre eux portaient une forte radicalité politique à gauche." Seuls 10 % veulent "continuer comme avant".

Pire, "cette génération, très éduquée, la première à entrer dans la connaissance avec les outils numériques, et que l’on disait créatrice et optimiste, a perdu confiance en l’avenir et demande des changements radicaux. Seuls 10 % des trentenaires interrogés disent vouloir « continuer comme avant »", résume la sociologue, soulignant un "moment de bascule" amplifié par ces chocs successifs depuis 2020.

Au-delà de la radicalité politique – une gauche viscérale, anti-austérité et écolo –, l'étude révèle une fragilité psychique profonde, hantée par des menaces existentielles qui laminent l'optimisme originel. Ces digital natives, habitués à l'ubérisation du travail, exigent aussi des mutations profondes dans l'emploi : fin des CDD précaires, burnout en open space bannis, et une "seconde vague féministe" qui impose parité et quotas sans compromis. Pas de greenwashing pour le climat : ils poussent pour une décroissance forcée des industries polluantes, avec un "plan Marshall vert" radical. Ces tendances, observées sur trois ans, ne font que s'accentuer, dessinant une génération non pas résignée, mais affûtée pour l'action.

Prédictif, cet édito ? Absolument. Car ces trentenaires ne sont pas une minorité bruyante : ils sont l'avant-garde d'une vague générationnelle qui va submerger nos institutions. D'ici cinq ans, attendez-vous à une France où le "business as usual" sera relégué aux manuels d'histoire. Politiquement, cette gauche radicale pourrait rafler la mise aux législatives de 2027, portée par des "resetters" qui boycottent déjà les compromis macroniens.

Un exemple précoce de cette dynamique intergénérationnelle ? Le mouvement 99% YOUTH, qui mobilise jeunes adultes pour des alternatives politiques audacieuses, où il s'est positionné comme un think-tank multigénérationnel focalisé sur les futurs électeurs et les enjeux radicaux du XXIe siècle. Imaginez des programmes électoraux dictés par des algorithmes citoyens : revenu universel boosté par l'IA, taxation des GAFAM à 50 %, ou quotas parité dans les conseils d'administration sous peine de sanctions collectives – l'héritage direct de cette seconde vague féministe décrite par Dagnaud.

Économiquement, le choc sera tout aussi brutal. Prédiction : explosion des coopératives numériques d'ici 2028, où l'IA gère les tâches ingrates et libère du temps pour l'engagement sociétal, répondant aux mutations au travail réclamées par ces trentenaires fragiles mais déterminés. Les boomers et Xers, encore aux commandes, risquent de voir leurs modèles libéraux s'effondrer face à des grèves "hybrides" – virtuelles et physiques – contre l'austérité. Et l'environnement ? Une récession verte en 2029, salvatrice, qui forcera l'Europe à repenser sa souveraineté alimentaire et énergétique, sous la pression de cette génération qui refuse l'inaction.

Bien sûr, des ombres planent. Cette radicalité pourrait virer à l'implosion si les crises s'aggravent – Trump 2.0 et ses tariffs douaniers pourraient isoler la France, amplifiant la "fragilité psychique" soulignée par l'étude. Ou pire : une fracture générationnelle, où les seniors résistent, menant à des tensions sociales dignes des Gilets jaunes 2.0. Mais le message est clair : ignorer ces trentenaires, c'est parier sur un futur obsolète.

Comme le dit Dagnaud, ils "veulent tout changer". Et si nous ne l'accompagnons pas, ils le feront sans nous. Le futur n'attend pas les tièdes : il récompense les audacieux. Prêts pour le grand saut ?


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