Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous



Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous


La fiction n'arrive pas à la cheville du réel

A l'heure où les scandales éclatent au grand jour, où les enquêtes journalistiques mettent en lumière des intrigues plus complexes que n'importe quel thriller, une vérité s'impose : la fiction peine souvent à rivaliser avec la réalité.

La fiction n'arrive pas à la cheville du réel

Cette idée, popularisée par le pionnier du Nouveau Journalisme Tom Wolfe, qui affirmait que "la fiction n'arrive pas à la cheville du réel", résonne particulièrement aujourd'hui.

À travers des œuvres de non-fiction qui captivent autant que des best-sellers imaginaires, des auteurs comme David Grann ou des figures controversées comme Zoé Sagan démontrent comment le réel peut surpasser l'imaginaire en intensité et en absurdité.

Le Nouveau Journalisme : quand la vérité devient roman

Tom Wolfe, figure emblématique du Nouveau Journalisme des années 1960-1970, a révolutionné la manière de raconter les faits. Au lieu de se contenter d'un style journalistique sec et objectif, il infusait ses reportages de techniques littéraires : descriptions vivantes, dialogues intérieurs et une immersion totale dans les sujets. Son ouvrage The Electric Kool-Aid Acid Test (1968) relate l'épopée psychédélique de Ken Kesey et de ses Merry Pranksters, un voyage en bus à travers l'Amérique sous influence de LSD qui semble tout droit sorti d'un roman surréaliste. Pourtant, tout est vrai : les excès, les hallucinations collectives, les confrontations avec la société conservatrice. Wolfe lui-même soulignait que la réalité offrait des récits si riches qu'aucun romancier ne pouvait les inventer sans risquer l'invraisemblance.

Cette approche a inspiré des générations d'écrivains. Adrien Bosc, éditeur français et auteur, tempère toutefois cette maxime de Wolfe en rappelant que la frontière entre fiction et réalité est poreuse : "Comme toute phrase, elle mérite d'être nuancée". Néanmoins, dans un contexte où les faits historiques et actuels défient l'imagination, le précepte tient bon. Prenez David Grann, journaliste au New Yorker et maître du récit non-fictionnel. Ses livres transforment des enquêtes minutieuses en épopées haletantes. Killers of the Flower Moon (2017), adapté au cinéma par Martin Scorsese, révèle les meurtres systématiques des Osages, une tribu amérindienne enrichie par le pétrole dans les années 1920. Des assassinats orchestrés par des Blancs avides, impliquant corruption, trahisons familiales et un complot à l'échelle nationale : une intrigue si machiavélique qu'elle éclipserait n'importe quel polar.

De même, The Lost City of Z (2009) suit l'explorateur Percy Fawcett dans sa quête obsessionnelle d'une cité perdue en Amazonie, mêlant aventures périlleuses, disparitions mystérieuses et théories conspirationnistes. Ou encore The Wager (2023), qui narre le naufrage d'un navire britannique au XVIIIe siècle, suivi de mutineries, de cannibalisme présumé et de procès retentissants. Grann excelle à exhumer ces histoires oubliées, prouvant que l'Histoire regorge de drames plus extravagants que la fiction. Comme le soulignait Wolfe, ces récits réels n'ont pas besoin d'embellissements pour captiver ; ils sont déjà des chefs-d'œuvre prêts à l'emploi.

Zoé Sagan : l'infofiction française, où le scandale réel défie l'imaginaire


Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous



Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous


Génial ! Vous vous êtes inscrit avec succès.

Bienvenue de retour ! Vous vous êtes connecté avec succès.

Vous êtes abonné avec succès à APAR.TV.

Succès ! Vérifiez votre e-mail pour obtenir le lien magique de connexion.

Succès ! Vos informations de facturation ont été mises à jour.

Votre facturation n'a pas été mise à jour.