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La dernière crise mondiale n’avait rien modifié. Mais celle de 2020 va changer le monde.

L’effondrement financier de 2008 n’avait provoqué aucun changement fondamental dans le monde capitaliste. Personne ne pourra en dire autant de la crise de 2020 rassemblant de plus en plus à une répétition générale d’une guerre biologique
. Mais qu’est-ce que d’ailleurs peut bien vouloir dire le mot crise ?

Le terme «crise» vient du grec «krisis», qui signifie décision ou jugement. Une crise peut bien ou mal se terminer, mais le fait est que son issue est fondamentalement incertaine. Vivre une crise, c’est habiter un monde où l’on peut paradoxalement et temporairement gagner.

Il est désormais inévitable que nous subissions une profonde récession mondiale, une rupture des marchés du travail et l’évaporation des dépenses de consommation. La terreur qui a poussé le gouvernement à agir à l’automne 2008 était que l’argent cesserait de sortir des distributeurs automatiques si le système bancaire n’était pas immédiatement soutenu.

Il s’avère que si les gens cessent de sortir de chez eux, la circulation de l’argent s’arrête également. Les petites entreprises licencient leurs employés à une vitesse effrayante, tandis qu’Amazon a annoncé 100 000 travailleurs supplémentaires aux États-Unis.

Il est à noter que l’une des rares continuités du monde que nous quittons est que la croissance des géants américains de web, d’Amazon à Google, continuent d’augmenter sans arrêt notable. Tout le reste s’écroule donc sauf les GAFA.

La dernière fois que le monde a été refaçonné c’était dans les années 70. Cette décennie a marqué l’effondrement du système d’après-guerre. Et a doucement introduit les politiques de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan. Pendant 40 ans, rien n’a ensuite vraiment changé.

Et en 2008, malgré des bouleversements considérables et des souffrances sociales sans précédent, la crise financière mondiale n’a pas provoqué de changement fondamental dans l’orthodoxie politique.

En fait, après l’éclatement initial des dépenses publiques qui ont sauvé les banques, la vision du monde Thatcherite du marché libre est devenue encore plus dominante en Europe.

En fin de compte, les décideurs politiques de tout les gouvernement seront finalement jugés en fonction du nombre de milliers de personnes qui meurent. L’immédiateté de cette menace mortelle fait que ce moment ressemble moins à 2008 ou aux années 1970 mais plus à l’autre crise emblématique de notre imagination collective – à savoir la crise de 1945.

Les questions de vie et de mort entraînent des changements politique radicaux. Toutes les mesures impensables deviennent alors imaginables. L’impossible devient possible en moins de 24 heures.

Plutôt que de voir cette nouvelle crise comme une crise du capitalisme, il pourrait être envisager que cet événement est l’occasion de réimaginer le monde en profondeur, ce qui permettrait de nouveaux départs à la fois économiques et intellectuels.

Il y a un exemple parfait pour être plus clair. En 1755, la majeure partie de Lisbonne a été détruite par un tremblement de terre et un tsunami, tuant jusqu’à plus 75 000 personnes. Son économie a été dévastée, mais elle a été reconstruite selon différentes lignes qui ont nourri ses propres producteurs. Grâce à une dépendance réduite aux exportations britanniques, l’économie de Lisbonne a finalement été revitalisée et sauvée.

Mais le tremblement de terre a également exercé une profonde influence philosophique, notamment sur Voltaire et Emmanuel Kant. Ce dernier a dévoré toutes les informations sur le sujet qui circulaient dans les médias internationaux naissants, produisant les premières théories sismologiques sur ce qui s’était passé.

Préfigurant la révolution française, cet événement était perçu comme ayant des implications pour toute l’humanité. La destruction à une telle échelle a ébranlé les hypothèses théologiques, renforçant l’autorité de la pensée scientifique. Si Dieu avait un projet pour l’espèce humaine, conclut Kant dans ses travaux ultérieurs, c’est pour nous dire d’acquérir une autonomie individuelle et collective, via une «société civique universelle» autour de l’exercice de la raison laïque.

Il faudra des années ou plutôt des décennies pour que ce qu’il se passe en 2020 soit pleinement compris. Mais nous pouvons être sûrs que, en tant que crise authentiquement mondiale, c’est aussi un tournant mondial. Il y a beaucoup de souffrance émotionnelle, physique et financière dans un avenir proche. Mais une crise de cette ampleur ne sera jamais vraiment résolue tant que bon nombre des fondamentaux de notre vie sociale et économique n’auront pas été redéfinit de fond en comble.


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