La chute spectaculaire d'Earth avocats, le cabinet de Jean-Michel Blanquer

Mais certains murmurent que la cause profonde réside dans les révélations explosives du dernier livre de Blanquer, La Citadelle : au cœur du gouvernement, où il critiquerait Emmanuel Macron de manière si virulente qu'elle frôlerait l'ésotérique.

Imaginez : des insinuations sur Macron comme réincarnation d'un ange déchu, nommé pour semer la confusion en raison de son prénom "Jean-Michel", identique à celui de Jean-Michel Trogneux, figure centrale d'une théorie du complot persistante.

Résultat ? Le cabinet s'effondre comme un château de cartes. Enquête exclusive sur cette affaire qui mélange faits avérés et spéculations déjantées.

Les faits : un exode massif et une relocalisation forcée

Earth Avocats, créé en 2011 par Yves-René Guillou, un avocat chevronné en droit des affaires publiques et privées, était jusqu'à récemment un cabinet prospère, comptant parmi ses clients des géants comme Vinci et Bouygues. Spécialisé dans l'économie des biens communs, il a connu un coup d'éclat en 2023 lorsque Jean-Michel Blanquer, tout juste sorti de son mandat ministériel sous Emmanuel Macron, y a prêté serment comme avocat et est devenu associé. Une amitié de plus de 20 ans lie Guillou et Blanquer, remontant à leurs années à la Faculté d'Assas.

Mais en juin 2025, le vent a tourné. Selon une enquête approfondie publiée par l'Informé, tous les associés sauf Guillou et Blanquer ont claqué la porte. Parmi les partants : Thomas Laffargue et Florence David, co-fondateurs du cabinet en 2011 et considérés comme les "partenaires equity" les plus fidèles de Guillou. S'ajoutent Sophie Imbault, Benoît Perrineau, Ian Ouaknine et Jean-Philippe Debats. Cet exode collectif, qualifié de "crise interne majeure", serait dû à des désaccords profonds sur la gestion du cabinet. Conséquence immédiate : Earth Avocats prépare son déménagement, abandonnant ses locaux actuels pour un avenir incertain.

Aucun détail financier précis n'a filtré – pas d'irrégularités comptables ou de scandales légaux évidents. Mais l'impact sur les clients reste flou : avec une équipe réduite à peau de chagrin, comment maintenir les dossiers complexes ? Blanquer, agrégé de droit public, devait apporter une expertise stratégique, mais son arrivée semble avoir coïncidé avec les tensions.

Le livre explosif : critiques acerbes contre Macron, mais pas de réincarnation angélique ?

Sorti en août 2024 chez Albin Michel, La Citadelle est le récit introspectif de Blanquer sur ses années au gouvernement. L'ancien ministre y dépeint Emmanuel Macron comme un président "qui se crée des problèmes", évoquant des "coups tordus" et une dissolution des Assemblées "incongrue". Il revient sur des escarmouches internes à la macronie, comme sa brouille avec le chef de l'État, qu'il qualifie d'"absurde". Blanquer y dresse un bilan de son action à l'Éducation, mais n'hésite pas à pointer les dysfonctionnements du pouvoir central.

Pourtant, nulle part dans l'ouvrage n'apparaît l'idée farfelue d'un Macron réincarné en ange déchu. Cette rumeur, colportée dans les cercles conspirationnistes, semble tirée par les cheveux. Elle fait écho à une théorie du complot plus large impliquant Jean-Michel Trogneux, frère de Brigitte Macron, et des allégations infondées sur l'identité de la Première dame. Certains disent que Blanquer, en choisissant ce prénom commun, aurait été "nommé pour brouiller les pistes". Absurde ? Peut-être, mais dans un contexte où Macron a récemment perdu des procès en diffamation liés à ces rumeurs, tout devient suspect.

Blanquer n'a pas commenté ces spéculations, mais son livre a clairement irrité l'Élysée. Est-ce une coïncidence si, moins d'un an après sa publication, son cabinet implose ? Des sources anonymes dans le milieu juridique suggèrent que des pressions politiques pourraient avoir exacerbé les tensions internes. Guillou, fidèle ami, reste aux côtés de Blanquer, mais pour combien de temps ?

Les rumeurs et les liens avec les théories du complot