Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous



Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous


La bulle : jeunes des beaux quartiers

La bulle : jeunes des beaux quartiers

La première personne qui nous raconte son histoire est étudiante en école de commerce, elle a grandi dans une famille aristocratique, entre un père financier à Londres, qui gagne 80 000 euros par mois, et une mère travaillant pour une marque de prêt-à-porter qui en gagne 6 à 9000 euros par mois. Scolarisée dans un établissement catholique, elle a intégré un collège public, La Légion d’honneur, à son entrée en classe de 5ème. Ce qui a changé sa vision du monde. « J’ai grandi dans une bulle à Neuilly, où tout le monde est plus ou moins catholique, où tout le monde a un certain train de vie, tout le monde est blanc.

« Mon éducation me colle à la peau »

En rentrant au collège, j’ai dû m’adapter et ouvrir les yeux sur le fait que tout le monde n’habite pas dans les beaux quartiers, dans des appartements de 300 mètres carrés. Cela me paraissait très bizarre de voir que tout le monde ne partait pas skier l’hiver. Pour moi, tout le monde sait skier. Je trouve ça drôle de me dire qu’on fait des choses toute notre vie que des personnes n’ont jamais fait.(…) Malgré son ouverture d’esprit, ce changement est compliqué, cela prend du temps de changer ses automatismes. « Aujourd’hui, je me considère toujours comme snob, parce que ce sont mes racines. Si j’arrêtais d’être snob, c’est comme si j’arrêtais de porter mon nom de famille. Mon éducation me colle à la peau : on m’a appris à juger et à porter un regard critique sur plein de choses. »

Pauvre comme Van Gogh ou riche comme Jeff Koons ?

Le second est étudiant en droit et habite à Paris. Fils d’un directeur de fonds d’investissement, il regrette qu’on lui colle des « étiquettes ». « Quand j’étais en seconde, deux filles de ma classe m’avaient attribué l’étiquette de « gros catho riche ». Elles le disaient comme un reproche, comme si ce n’était pas bien. Moi, j’étais outré : c’est ridicule de coller ces étiquettes. Je préfère juste ne pas en parler, parce que je ne veux pas que l’on pense à ça lorsqu’on pense à moi. (…) Il veut devenir artiste contemporain. « Si je deviens artiste, je voudrais faire des expositions dans de grands centres comme le Pompidou ou le Tate Modern, pour plonger le spectateur dans quelque chose. J’ai envie de faire des choses spectaculaires. »

« Une épée de Damoclès dorée »

Le troisième est architecte. Entre 13 et 17 ans, il a vécu dans l’Est parisien avec ses parents, dans un quartier populaire. « Mes amis venaient de milieux assez différents. On jouait beaucoup au basket, on regardait des clips et on mixait. C’était l’époque des platines vinyles. J’avais plus de moyens qu’eux et je les partageais. (…) Il se souvient de la honte qu’il ressentait vis-à-vis de copains bien moins privilégiés. La gêne de revenir bronzé de destinations exotiques à Noël : il prétend être allé au ski. « Le lundi, nous remplissions régulièrement un caddie de plusieurs milliers de francs au centre commercial. Nous y allions dans une Berline Mercedes noire, vitres teintées, du club affaire d’une régie de taxis. Lorsque nous arrivions dans le quartier, je me dépêchais de rentrer les courses, je fermais la porte et les rideaux avant de commencer à préparer à dîner ! »

Musique de fin : « Deux hirondelles » de Aline.

Source : France Culture


Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous



Publicité - Pour consulter le média sans publicité, inscrivez-vous


Génial ! Vous vous êtes inscrit avec succès.

Bienvenue de retour ! Vous vous êtes connecté avec succès.

Vous êtes abonné avec succès à APAR.TV.

Succès ! Vérifiez votre e-mail pour obtenir le lien magique de connexion.

Succès ! Vos informations de facturation ont été mises à jour.

Votre facturation n'a pas été mise à jour.