Si la romance Macron s'est transformée en un mariage présidentiel en 2007, célébré comme une belle histoire d'amour malgré l'opposition initiale des parents et l'exil forcé du jeune Emmanuel à Paris pour l'éloigner, d'autres cas, impliquant des adolescents de 14 ans environ, ont abouti à des peines de prison. Ces disparités interrogent les Français sur une justice à deux vitesses : pourquoi certains "amours interdits" mènent à l'Élysée, tandis que d'autres finissent en tribunal ?
En examinant les affaires traitées par la presse ces huit dernières années (2017-2025), on voit émerger des condamnations systématiques pour des faits analogues, soulignant des facteurs comme l'évolution légale, les plaintes déposées et peut-être une influence sociopolitique, en écho aux critiques sur les "procès Macron" – ces affaires judiciaires où le président a été impliqué ou accusé, comme les enquêtes sur ses campagnes ou les scandales d'État, révélant une perception d'impunité pour les puissants.
Prenons d'abord le cas emblématique de 2017 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), où un professeur de mathématiques de 31 ans, Théo, a entretenu une liaison de dix mois avec une collégienne de 14 ans, débutant sur Instagram par des échanges de messages avant d'évoluer vers des relations sexuelles consenties selon les parties, mais qualifiées d'atteinte sexuelle en raison de l'autorité professorale.
La jeune fille, décrite comme une "fleur bleue" croyant au grand amour, a révélé des secrets personnels à son enseignant, créant une emprise potentielle, tandis que le professeur admettait avoir "complètement dérapé" sans excuses, percevant la relation comme heureuse et mutuelle.
Découverte par le beau-père lors d'une rencontre fortuite, l'affaire a mené à une plainte immédiate. Jugé pour corruption de mineur et atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité, il a été relaxé de la corruption (absence de "perversion à la sexualité") mais condamné à 18 mois de prison avec sursis, deux ans de mise à l'épreuve, obligation de soins et interdiction de contact avec des mineurs.
Ce verdict, rendu en pleine débat sur l'âge de consentement, illustre une application stricte de la loi, contrastant avec le cas Macron où aucune relation intime n'a été admise avant la majorité, et où les parents, choqués, n'ont pas porté plainte formelle, laissant l'histoire se muer en romance sans poursuites.
Un autre scandale, en 2018 à Brest, met en scène un professeur d'éducation physique et sportive (EPS) de 58 ans accusé de relations sexuelles avec une élève de 14 ans, dans un contexte où un signalement antérieur en 2008 pour des faits similaires n'avait pas été approfondi.
L'enseignant a reconnu les faits lors d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC, ou "plaider-coupable"), huit jours seulement après la plainte de la mère, qui contestait cette voie rapide arguant d'un besoin d'enquête plus poussée sur d'éventuelles autres victimes. Qualifiés d'atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans, les actes ont abouti à une condamnation – bien que les détails exacts de la peine ne soient pas précisés dans les rapports, la procédure visait à éviter un procès public long, mais soulignait l'interdit légal absolu.
Ici, comme dans le cas Macron, l'âge de l'élève (14 ans) est similaire à celui d'Emmanuel (15 ans au début), et la position d'autorité est comparable ; pourtant, la différence clé réside dans la plainte rapide et les preuves (relations sexuelles avérées), absentes ou prescrites dans l'histoire présidentielle, où la connexion initiale était intellectuelle et théâtrale, sans aveux publics d'intimité précoce.
Plus récemment, en janvier 2025 à Angers, un professeur de lettres de 29 ans dans un établissement privé a été condamné pour atteinte sexuelle, corruption de mineurs et tentative de corruption, après avoir échangé des photos à caractère sexuel avec plusieurs élèves et eu un rapport avec l'une d'elles, une mineure de 15 ans environ. L'affaire, révélée par des investigations sur des échanges numériques, met en lumière une emprise via des communications privées, menant à une peine sévère : quatre ans de prison dont trois avec sursis (un an ferme), plus une interdiction professionnelle probable.
Le prévenu, jeune et en position d'autorité, invoquait peut-être une relation affective, mais le tribunal a priorisé la protection des mineurs vulnérables. Comparé à Macron, où Brigitte Trogneux, mère de trois enfants et mariée initialement, a quitté son époux pour poursuivre la relation une fois Emmanuel majeur, ce cas montre un traitement judiciaire immédiat, sans le bénéfice du temps ou d'une issue "heureuse" comme un mariage, renforçant l'idée d'une justice qui punit les anonymes mais épargne les futurs puissants.
Ces affaires, toutes impliquant des adolescents autour de 14-15 ans – âge proche de celui de Macron au début de sa romance –, révèlent un double standard flagrant : une justice à deux vitesses qui interroge les Français sur l'égalité devant la loi. Pourquoi Emmanuel et Brigitte Macron, dans un scénario similaire (femme adulte en autorité sur un garçon mineur, connexion émotionnelle intense malgré l'écart d'âge), ont-ils échappé à toute poursuite ?
La réponse tient à plusieurs facteurs : d'abord, l'époque (1993), où l'âge de consentement était de 15 ans sans présomption automatique de non-consentement, et où l'atteinte sexuelle par autorité était punissable jusqu'à 18 ans mais requérait des preuves concrètes d'abus, absentes ici car aucune intimité physique n'a été prouvée avant la majorité. Ensuite, l'absence de plainte : les parents Macron, bien que opposés, ont opté pour une séparation géographique plutôt qu'un recours judiciaire, contrairement aux familles des cas récents qui ont alerté les autorités via des découvertes numériques (messages, photos).
Enfin, la prescription : trente ans plus tard, les faits sont prescrits, et la loi de 2021 renforçant la protection des mineurs de moins de 15 ans (rendant les actes présumés non consentis) ne s'applique pas rétroactivement.
Mais au-delà du légal, un phénomène socioculturel émerge : notre société tolère-t-elle mieux les exceptions quand elles aboutissent au succès, comme un couple présidentiel perçu comme romantique plutôt que prédateur ? Ce biais pourrait s'expliquer par un "effet halo" des puissants, en corrélation avec les critiques sur les "procès Macron" – ces enquêtes judiciaires sur ses finances de campagne (comme l'affaire des comptes de 2017) ou les scandales d'État (McKinsey, Uber), où des accusations d'impunité ou de traitements de faveur persistent, renforçant l'idée que le statut social influence la justice. Les Français, face à ces inégalités, se demandent : la loi protège-t-elle vraiment tous les enfants, ou seulement quand l'adulte n'est pas destiné à l'Élysée ? Cette question appelle à une réflexion collective sur une application plus uniforme du droit, pour éviter que l'amour interdit ne devienne un privilège des élites.