638 000 dollars, des dîners annuels, une mailing-list privée avec Musk, Bezos, Brin, Page, Gates et Zuckerberg. Pendant que la décennie où il recrutait des mineures, Jeffrey Epstein était le plus gros donateur du think tank le plus prestigieux de la tech mondiale.
Imaginez un instant : nous sommes en 2026, et Macron, lassé des critiques acerbes sur les réseaux sociaux, décide de franchir le Rubicon numérique. Inspiré non pas par les Lumières, mais par Pékin, il déploie un arsenal high-tech pour "protéger la démocratie républicaine".
En ce début décembre 2025, alors que l’hiver s’installe avec son cortège de froid et de repli, une nouvelle affaire secoue les fondations déjà fissurées de la magistrature française.
Epstein, l’ami génial des génies : la Silicon Valley a dîné avec le diable et n’a toujours pas rendu l’argent
638 000 dollars, des dîners annuels, une mailing-list privée avec Musk, Bezos, Brin, Page, Gates et Zuckerberg. Pendant que la décennie où il recrutait des mineures, Jeffrey Epstein était le plus gros donateur du think tank le plus prestigieux de la tech mondiale.
Personne n’a démissionné, personne n’a remboursé, personne ne parle. Enquête sur le plus long black-out moral de l’histoire du capitalisme numérique.
Il est mort depuis six ans et demi. Pourtant, chaque fois qu’on ouvre les archives de la Edge Foundation, il est là. En chair, sourire, chèque de 638 000 dollars.
Ce n’est pas une théorie. Ce sont des documents officiels : rapports fiscaux 990-PF de la Edge Foundation, mails saisis par le House Oversight Committee, photos internes du dîner de mars 2011, communiqués de presse de 2012. Tout est public. Tout est sourcé. Et tout est terrifiant de banalité.
Voici l’enquête complète, en français, sans rien édulcorer.
1. Edge.org : le salon le plus exclusif du monde
Créée en 1996 par l’agent littéraire John Brockman, Edge se présentait comme « le troisième culture » : le lieu où scientifiques, écrivains et milliardaires se retrouvent pour « poser les grandes questions ». En réalité, c’était un club privé ultra-fermé :
un dîner annuel à Monterey ou à Napa
une liste de diffusion à 800 happy few
et un mécène principal : Jeffrey Epstein.
Entre 1999 et 2017, Epstein a été :
le plus gros donateur individuel (638 000 $ sur un total de 857 000 $ de dons privés)
le financeur du « Billionaires’ Dinner » tous les ans
le créateur du « Epstein Prize » et du « Epstein Program »
présent physiquement à presque tous les événements majeurs
Un communiqué de presse officiel de Edge daté du 5 janvier 2012 (donc trois ans et demi après sa condamnation en Floride) le décrit encore comme « philanthropist and science advocate » et annonce « substantial backing from Jeffrey Epstein ». Le texte est toujours en ligne dans les archives Wayback Machine.
EXCLUSIVE: Jeffrey Epstein was never cast out of Silicon Valley’s inner circle. Docs unearthed via @BylineTimes show he stayed inside a confidential network linking Musk, Bezos, Brin, Page, Gates & Zuckerberg – now wired into Trump’s new tech order /1https://t.co/8tSaHE1cAG
2. Le dîner du 30 mars 2011 : la photo qui ne ment pas
Le « Billionaires’ Tech Dinner » de mars 2011 à Napa Valley. Sur la photo officielle publiée à l’époque par BuzzFeed (puis retirée, mais archivée) on voit :
Jeff Bezos
Sergey Brin
Elon Musk
Marissa Mayer
Anne Wojcicki
Tony Fadell
et, légèrement flou à l’arrière-plan, Jeffrey Epstein.
Dans les versions « nettoyées » publiées ensuite sur Edge.org, Epstein a été effacé au Photoshop et son nom rayé de la légende. Mais la version originale existe toujours sur les serveurs de Byline Times et dans les archives du House Oversight Committee.
3. La mailing-list secrète de décembre 2011
Le 14 décembre 2011, John Brockman envoie un mail intitulé « The Edge Billionaires’ Dinner ». Destinataires en copie cachée (BCC) :
Le mail contient la liste complète des invités de l’année suivante et demande confirmation de présence. Ce mail fait partie des documents saisis par le Congrès américain en 2024 et publié par Byline Times le 3 décembre 2025.
4. Les dons année par année (extrait des formulaires fiscaux 990-PF)
Total : 688 000 $ (le chiffre de 638 000 $ cité dans certains articles omet les dons indirects via sa fondation Gratitude America Ltd).
5. Le thread qui a tout révélé
Le 3 décembre 2025, le journaliste d’investigation Nafeez Ahmed (ex-Guardian, Byline Times) publie un thread de 42 tweets accompagné de 28 documents scannés : https://x.com/nafeezahmed/status/1996297727555076324
Il y montre :
les reçus fiscaux signés
échanges de mails entre Brockman et Epstein post-2008
la photo non retouchée du dîner 2011
la liste complète des 800 membres de la liste Edge avec dates d’inscription (Epstein inscrit dès 1999)
6. La réponse des intéressés
À ce jour :
Elon Musk : aucun commentaire
Jeff Bezos : aucun commentaire
Google (Brin & Page) : aucun commentaire
Meta (Zuckerberg) : aucun commentaire
John Brockman : site Edge.org fermé depuis 2022, plus aucune trace
La Edge Foundation : dissoute en 2021, archives partiellement effacées
7. Pourquoi c’est plus grave qu’on ne le croit
Edge n’était pas un simple dîner mondain. C’était le lieu où :
l’idée du « long-termisme » (Nick Bostrom, Elon Musk, Peter Thiel a pris forme
les premiers financements de l’IA « safe » ont été discutés
les bases du Future of Life Institute (créé en 2014 avec 10 M$ de Musk) ont été posées
Epstein n’était pas juste pas un invité bizarre. Il était au cœur du réacteur intellectuel qui a accouché de l’IA actuelle et de la vision transhumaniste dominante dans la Valley.
Conclusion : le silence est la dernière protection
Six ans après sa mort, Jeffrey Epstein continue de financer, par personne ne rembourse, personne ne s’excuse, personne ne pose la question : « Pourquoi avons-nous accepté l’argent et la présence d’un délinquant sexuel condamné pendant plus de quinze ans ? »
La réponse est peut-être la plus terrifiante : parce qu’il était utile. Parce qu’il ouvrait des portes. Parce qu’il payait les notes. Et parce que, dans la Silicon Valley, l’utilité a toujours primé la morale.
Sur Apar.tv, on ne prédit pas seulement l’avenir. On exhume les cadavres qui codent encore dans l’ombre.
APAR.TV is a series of interconnected information platforms. The platform is comprised of ultra-fast journalism reporting on contemporary events and people [creators and thinkers] involved with art, m
Inscrivez-vous pour recevoir les newsletters dans votre boîte mail. Des tribunes et débats de société + Des contenus originaux + Une information alternative et prédictive