L’idée de ce court-métrage est géniale et le casting est complétement inattendu. Réalisé par l’excellent Luke Gilford qui met en scène ici une Pamela Anderson transformée à tel point que même la qualité de son jeu nous surprend. Le réalisateur arrive à mettre en lumière en moins de dix minutes une nouvelle forme de spiritualité 2.0, très intéressante d’un point de vue métaphysique et technologique. Son synopsis de départ reste pourtant très simple :
« Connected » est le portrait d’une femme (Pamela Anderson) aux prises avec le vieillissement, la perception de soi, et la transformation dans un monde technologiquement optimisé. Jackie est prise par la crise de la cinquantaine. Elle est obsédée par des podcasts d’auto-amélioration (voix de Jane Fonda), et elle est attirée vers un énigmatique spa qui promet d’améliorer son esprit, son corps et son âme. Guidé par son mentor Luna (Dree Hemingway), Jackie va tout abandonner pour se sentir enfin «connectée» avec elle-même.
Comme l’explique le réalisateur, « je savais que je voulais pour ce projet m’entourer d’un sex-symbol emblématique dans la tradition de Marilyn Monroe et Brigitte Bardot. Je suis fasciné par le mystère et la mythologie qui entoure ces femmes. Leur allure repose principalement sur la surface, ce qui me questionne sur ce qui se trouve en dessous.
Pamela Anderson est le symbole sexuel de ma génération. Même avant l’adolescence je me souviens des affiches sur les murs de la chambre. Les hommes et femmes peuvent instantanément se rappeler l’image de sa course sur la plage en maillot de bain rouge. Elle est encore l’une des icônes les plus emblématiques de l’Amérique dans le monde entier. Lors de ma première rencontre avec Pamela, je fus surpris de découvrir comme elle était réfléchie et ouverte.
Quelle est l’évolution d’un artiste qui a fait sa marque sur le monde avec son corps, quelque chose qui se déprécie inévitablement avec l’âge. Je lui ai expliqué que je voulais poser ces questions dans le film, et de mettre en avant une performance vulnérable qui brouille les frontières entre réalité et fiction. Au lieu de se concentrer sur la relation évidente pour le sexe, je voulais me concentrer sur l’introspection et la transformation. Dans une certaine mesure, nous sommes tous en négociation avec les versions idéalisées de nous-mêmes. Cela n’a jamais été aussi clair qu’avec l’avènement des médias sociaux, où nos identités publiques sont entièrement auto-construites et instantanément interrogées, classées, immortalisées ou contrôlées.
Pour moi, Pamela est aussi un archétype de la culture en Californie, qui est à la fois obsédée par la superficialité de la jeunesse et de la beauté, ainsi que la recherche plus existentielle du bien-être spirituel. Ces deux polarités conduisent à une certaine forme d’aliénation que je voulais explorer: l’aliénation et la vacuité de la beauté et l’objectivation de soi-même, ainsi que l’aliénation de la recherche permanente de quelque chose de plus profond, de plus authentique.
Je ne pense pas que ce soit une coïncidence que ces deux obsessions apparemment opposées coexistent dans des endroits comme Malibu. Je crois, en fait, qu’ils sont liés à un type singulier de recherche… »