A 25 ans, cette jeune femme du sud-est de Londres semble porter avec elle tout le bagage du surréalisme. Diplômée du Camberwell Art College, Georgia Hudson essaie, au travers de la réalisation, d’explorer tout le panel des possibilités émotionnelles et physiques de l’être humain.
C’est en 1994, alors qu’elle s’amuse à interviewer son amie déguisée en Victoria Beckham (époque Posh Spice), qu’elle est littéralement frappée par cette magie de voir un caractère, une personnalité, se peindre sur une pellicule.
Comme ses maîtres Luis Bunuel, Marcel Duchamp, Jean Cocteau et Andrei Tarkovsky, elle s’entoure d’un groupe d’artistes de tout bord pour repousser toujours plus loin les possibilités techniques et intellectuelles de la création.
Ses films de mode ressemblent à tout sauf à du déjà vu. Le sujet est traité comme un patient ou un cobaye plus que comme un modèle.
Après tout, la mode accepte une forme de surréalisme quand elle est bien réalisée. Mais quid des produits de beauté. Dans ce domaine, semble-t-il, l’esthétique épurée règne. Et bien non. Georgia Hudson parvient toujours à imposer son style dans une sorte de glamour gothique peu évident, mais efficace.
L’univers de Georgia l’a rapidement portée vers le monde de la musique. Ses qualités de réalisatrice pouvant transporter certains morceaux dans des univers de symphonies vaporeuses, de mélodies transcendées. Elle qui a grandit avec les œuvres de Hitchcock ou de Lynch n’a pas à pâlir.
Mais l’univers de Georgia se ressent à son paroxysme sur ses projets personnels. La sensualité trash se tait un instant pour laisser place à une poésie plus directe et plus simple.