Ceux qui aiment Araki lui trouveront toujours des circonstances atténuantes, ceux qui le honnissent n’en démordront pas, ceux qui, enfin, tentent de prendre chaque œuvre isolément feront bien de passer leur tour cette fois-ci.
Sous une plastique plastique, sous des dehors moquant le conformisme petit bourgeois de l’American Way of Life, que nous raconte ce film ?
Et bien à vrai dire pas grand chose, comme souvent.
Certes on a un peu d’adolescence, un chouille d’homosexualité plus que latente, un zeste de nostalgie des 80’s/90’s (à croire que les gens qui pleurent ces années sont vraiment en pleine illusion), le triptyque minimal d’Araki en somme. Mais si l’on cherche autre chose, voire quoi que ce soit alors là on se retrouve vite en berne.
Une image belle mais molle et monotone, une intrigue pâlotte, un casting de qualité mais horriblement mal dirigé à faire passer du Dario Argento, du Rohmer ou du Lellouch (suivant les bêtes noires personnelles) pour du Mankiewicz. Eva Green est somptueuse mais systématiquement hors les murs, Chris Meloni a la bouche pleureuse et les épaules tombantes, Shilo Fernandez est réduit à sa plastique, seule Shailene Woodley serait susceptible de faire la différence mais non.
Non, parce que la manie horripilante de coller les protagonistes à gauche et à droite de l’écran ou bien seuls annonant au centre de l’écran face caméra finit par agacer puis lasser. Ce n’est plus un parti pris, c’est a minima une facilité voire un mépris fait au spectateur.
Je vous ai parlé de l’intrigue ? Non ? Normal, elle est tellement cousue de fil blanc pour qui connait « l’univers Arakien » qu’elle pourrait sembler être allégorique. Sauf qu’il n’y a pas de fond.
En résumé c’est dur d’être ado aux Etats-Unis mais c’est pas facile non plus d’être adulte. Dingue non ?
Il y a près de 15 ans Sam Mendès racontait la même chose avec American Beauty avec autrement plus de panache.