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On a rencontré Charles Sautreuil lors d’un tournage durant lequel il a une fois de plus prouvé qu’il sait mettre l’autre en lumière. Quel qu’il soit. On a voulu qu’il nous éclaire sur son métier de chef opérateur que beaucoup ont du mal définir. Ici il fait le point avec nous une bonne fois pour toutes pour qu’on arrête de lui poser toujours les mêmes questions.
Peux tu me donner ta définition du métier de chef opérateur ?
Le chef op est celui qui réussira à compléter au mieux les qualités du réalisateur, de manière à essayer d’obtenir le binôme parfait, et par la même un film abouti. Bien sûr, nous sommes fondamentalement sensés rester attachés aux problématiques liées au cadre et à la lumière. Mais inévitablement, nous serons amenés à nous exprimer sur des choix de décor, de costume, de découpage, voire même de jeux d’acteur et d’écriture scénaristique. Il me semble que, dans cette organisation très militarisée qu’est une équipe de tournage, l’objectif de chaque individu est d’essayer de pouvoir assumer la mission de son supérieur. Il m’est arrivé de devoir remplacer au pied levé un premier assistant opérateur qui s’était blessé, alors que j’étais second. Le réalisateur étant mon supérieur, j’essaye de me projeter dans ses problématiques afin d’en anticiper les solutions.
Quelle est ta référence dans le domaine, toutes générations confondues ?
J’admire tout simplement les opérateurs qui participent à de vrais bons films, ces derniers n’étant pas forcément légions. L’un d’entre eux me fascine totalement par le grand écart qu’il opère dans sa filmographie et sa palette, c’est Robby Müller. Ce Monsieur a signé la majorité de l’oeuvre de Wenders, mon favoris étant « L’ami américain », participé à un polar de Friedkin, « Police Fédérale LA », un western de Jarmusch, « Dead Man », ou encore un mélo de Van Triers, « Breaking the waves ». Sa filmographie donne le vertige, accumulant beaucoup de chef d’?uvre, et autant de pépites méconnues. Pour couronner le tout, son dernier film, « 24 hours party people » de Michael Winterbotten, est le film le plus rock’n roll, au sens punk du terme, que je connaisse. Le film semble être fait par des gamins sous acide. Après quoi ce Monsieur a pris sa retraite …
A quel moment tu t’es dis « je veux devenir chef opérateur » ?
Je ne m’en souviens plus. La volonté de travailler dans l’audiovisuel émane, comme beaucoup, d’une passion enfantine. Les films de genre, fantastique ou thriller, qui ont occupé mon adolescence m’offraient des visuels forts, extrêmement stylisés, immédiatement appréciables pour un oeil aussi novice que le mien. Il n’était alors pas très difficile de comprendre que la personne en charge du look visuel du film apportait énormément à la narration. De plus, de par certaines facilités dans les matières scientifiques, j’avais plus ma place près d’une caméra où se conjuguent de sympathiques phénomènes optiques et électroniques, voire même chimiques et mécaniques en d’autres temps … Finalement, on pourrait presque se dire que c’est le métier qui nous choisit et pas le contraire.
L’image la plus laide que tu ai vue ?
Je ne souhaite pas m’étendre sur des exemples d’images laides d’un point de vue techniques et artistiques. J’ai vu tant de mauvais films somptueusement éclairés et de bons films, disons « rugueux » à l’image. Il est parfois nécessaire pour l’opérateur de renoncer à un certain perfectionnement de manière à servir la narration ou parfois à rendre les choses juste possibles. Quel plaisir de d écouvrir une image laide si elle a permis la production d’un bon film ! De manière plus anecdotique, je reste assez fasciné par la médiocrité des films de démonstration des nouvelles technologies de diffusion. La promotion d’un écran 4K m’inciterait plus à acheter une simple dalle HD …
Selon toi, c’est quoi l’image de demain ?
N’étant pas prophète je me hasarderais à quelques théories fumeuses qui n’engagent que moi. Techniquement, nous sommes constamment à la recherche de la définition et de l’information. On nous propose aujourd’hui des caméras 8K, ou tournant en mode HDR … Progressivement, les caméras verront mieux que l’oeil. De plus, ces outils sont de plus en plus légers, compacts, et abordables. Le rendu relativement probant qu’offre ces caméras en ré-éclairerant peu ou pas, nous mèneront probablement vers des prises de vues de plus en plus naturalistes, agrémentées d’un étalonnage très complexe lui même lié au développement exponentiel de l’informatique. Le grand public collectionnant les applis de traitement d’image comme instagram, son regard est de plus en plus aiguisé sur les notions de rendu d’image. Moins d’effet, plus de traitement. Parallèlement, se généralise, peut être via une influence pernicieuse du jeux vidéo et de la télé réalité, l’usage de long plan, parfois subjectif, en plutôt courte focale, proche de l’oeil humain, et en mouvement bien sûr. Des films aussi divers que « Gravity », « Mon âme par toi guérie » ou la série « Utopia » ramène ainsi le spectateur au coeur de la narration. Cependant, il me semble que les courants artistiques, les modes, sont des boucles temporelles. Nous voyons resurgir sur des plans musicaux, vestimentaires ou décoratifs des tendances pré-existante 40 ans auparavant. Le cinéma n’échappe pas à cette règle. Les films de 2013 recherchent la patine des films de 1973. Il est évident que nous peinons à nous ré-inventer. L’image de demain sera peut être finalement juste celle d’avant-hier …
Tu fais la lumière des films pourtant tu fais un métier de l’ombre, pourquoi ne réalises tu pas (sachant que tu connais la construction d’un film de A à Z) ?
Je connais juste la construction d’un film de E à T ! Il ne faut pas me demander de chercher un financement ou de superviser un mixage son … Je ne réalise pas un peu par fainéantise et aussi par probable incompétence. Quelques travaux d’école m’ont permis de mesurer l’énorme investissement que requiert le travail de réalisateur. Il est absolument nécessaire d’être habité par sa mission pour assumer un tel sacerdoce. La qualité d’un travail étant le fruit d’une expérience, il me faudrait quelque part tout recommencer pour devenir réalisateur. Étant relativement besogneux, mon travail m’occupe déjà assez bien comme ça. De plus je me sens beaucoup plus artisan qu’artiste. Je ne pense pas que le monde ait besoin de bénéficier de mon point de vue sur la vie, ni d’un éventuel message que je pourrais lui transmettre. Prendre ici la parole est à ce titre un peu douloureux …
Tu préfères être chef ou opérateur ?
J’alterne aujourd’hui des productions légères, comme le documentaire par exemple, où je suis seul avec mes outils et des projets plus lourds où il me faut diriger des équipes plus ou moins nombreuses. Bien sûr, je ne boude pas mon plaisir à jouer au chef d’orchestre. Mais la vraie satisfaction, le plaisir, résultera de l’obtention d’une image qui serve au mieux le film, une image juste qui fasse sens. Et il n’est pas forcément nécessaire d’être très nombreux pour ça.
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