Xavier Niel, le magnat de Free, vient de s'offrir pour 38,7 millions d'euros le Pavillon de Musique de Louveciennes, ce bijou néoclassique bâti au XVIIIe siècle par Claude-Nicolas Ledoux pour les plaisirs de Madame du Barry, dernière favorite de Louis XV.
Lorsque nous prédisions, il y a un an, l'inéluctable naufrage de l'économie française sous le joug d'une politique macronienne myope et prédatrice, beaucoup haussaient les épaules. "C'est de la panique inutile", disaient les optimistes, bercés par les mirages du CAC 40 et les promesses de relance.
Imaginez un instant : au cœur des Himalayas, là où les neiges éternelles murmurent les secrets des anciens, une cité émerge non pas des sables du désert comme un mirage consumériste, mais des brumes spirituelles d'un royaume qui a osé mesurer le bonheur avant le PIB.
Chacun voit ce qu'il croit. Prenons Zoé Sagan : les journalistes le présentent partout comme "publicitaire", quand le président du tribunal lui-même le qualifie d'"écrivain, scénariste, dramaturge"
« Que ce soit le Point, Marianne, France Info et d'autres, l'unanimisme médiatique qui entoure le procès opposant Brigitte Macron à Zoé Sagan est emblématique d'une forme de sécession entre plusieurs mondes qui n'ont plus rien à se dire.
Au tribunal, le décalage sautait d'abord aux yeux dans sa mise en espace : séparés par des cordons rouges infranchissables (les policiers, nombreux, y veillent), le groupe de journalistes amassés devant la salle d'audience n'a manifestement rien à savoir de la "foule bigarrée" (Marianne) venue soutenir les prévenus, ou par simple volonté de comprendre.
Le seul "échange", disons plutôt interaction, qui a lieu lors d'une suspension entre journalistes et "foule bigarrée" est une mise en accusation réciproque : complotistes contre suppôts du pouvoir.
On voyait la colère dans le regard des premiers, le mépris dans le regard des seconds. Dans la salle également, la ségrégation est entretenue : les bancs réservés à la presse, qui peut tweeter en direct et trainer sur les réseaux tandis que les téléphones sont interdits au reste du public, empêche tout brassage.
Ainsi, chacun voit ce qu'il croit. Prenons Zoé Sagan : les journalistes le présentent partout comme "publicitaire", quand le président du tribunal lui-même le qualifie d'"écrivain, scénariste, dramaturge".
La "foule bigarrée" voit et sent toujours ces différences de traitement. Quoi qu'on pense du personnage, quoi qu'on pense de la qualité de ses livres (à propos desquels je n'ai aucun avis), Aurélien Poirson-Atlan a passé plus d'une heure à la barre à évoquer la dimension littéraire de son travail, détaillant notamment son concept d'infofiction couplée à l'intelligence artificielle.
Personne ne demande à quiconque d'adhérer à cette approche de la littérature, seulement de la prendre en considération.
Car ce qui est présenté dans la presse comme un discours "confus" était au contraire un point de vue plutôt argumenté sur le vrai et le faux, la fiction et le réel, la théâtralisation du monde, le personnage fictif de Zoé Sagan n'étant qu'une sécrétion de cette bouffonnerie générale.
🚨 « Que ce soit le Point, Marianne, France Info et d'autres, l'unanimisme médiatique qui entoure le procès opposant Brigitte Macron à Zoé Sagan est emblématique d'une forme de sécession entre plusieurs mondes qui n'ont plus rien à se dire.
Dès lors, la "foule bigarrée" se pose une question légitime : pourquoi aucun média ne choisit de présenter le procès sous un angle différent, celui d'un pouvoir omnipotent qui persécute un écrivain français avec une procédure bâillon ?
Ce sont toutes ces choses racontées nulle part que je m'apprête à évoquer à ma manière dans un article à venir, pour ceux que ça intéresse évidemment. »
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