* C’est signé, JoeyStarr devient la nouvelle égérie de Princess tam.tam.

RICARD BURTON : JoeyStarr vous avez tabassé un peu près tout ce que vous sautiez ou épousiez, et malgré tout vous jouissez d’une aura intact, en preuve votre présence quatre fois par an en couverture des Inrocks.

JOEYSTARR : T’as pas une autre question sérieux ?

RICARD BURTON : Si vous retiriez vos mains de mon cou, je pourrais peut-être y songer.

JoeyStarr, il se dit que vous voulez faire un pari sur le passé et que vous allez revenir à vos basics instincts.

JOEYSTARR : J’ai décidé de reprendre mon identité première. JoeyStarr ça commençait à trop à sonner comme le nom d’un burger halal.

RICARD BURTON : Qu’est ce que vous pensez de Polisse et de son succès ? Pourquoi donc les gens se sont déplacés voir en salles ce qu’ils pouvaient voir à la télé dans une émission de reportages type Direct8, les prétentions artistiques de Maiwen en moins ? Pourquoi participez-vous, vous JoeyStarr à la glorification des flics, profession sur laquelle vous avez chié non sans délice ?

JOEYSTARR : Maintenant que je me fringue en queue de pie et que je passe mon temps dans des soirées lancement de produits, événementiels, je comprends mieux les flics. Je veux pas être la baltringue de service en vendant du 9-3 alors que je passe mon temps à dodeliner du cul dans les rues du marais.

RICARD BURTON : Votre relation avec Maïwen, c’était votre façon à vous de dire j’encule Luc Besson parce qu’il n’a pas voulu de vous dans le rôle de Jeanne D’arc ?

JOEYSTARR : J’avais le rôle, je connaissais mon texte par cœur, et même celui de tous mes partenaires. L’habilleuse m’avait taillé tous les costumes sur mesure, je m’étais laissé pousser une coupe au bol et juste avant le début du tournage cte keusse de Besson, il me fait un 180 pour cloquer une pouf de l’est. Du coup j’ai tapé une dépression et je me suis goinfré pour récupérer les 40 kilos que j’avais perdus pour le rôle.

RICARD BURTON : Malgré cette cinglante désillusion, vous faites à nouveau parler de vous quand vous criez à qui veut l’entendre que c’est vous qui incarnerez Cloclo au cinéma en lieu et place de Jérémie Rénier. Bien que le film sorte courant mars, croyez-vous toujours en vos chances de pouvoir incarner Claude François dans ce film encore aujourd’hui ?

JOEYSTARR : Vous savez que pour ce genre de propos, je n’ai qu’une réponse : « La jeunesse emmerde le Front National ». Mon meilleur texte encore aujourd’hui.

RICARD BURTON : Pourquoi avoir reformé NTM au-delà du pur aspect financier ? Car concrètement tout ce que vous aviez à dire avait déjà été dit depuis votre premier album. Vous n’avez fait que bafouiller par la suite et surtout entre Kool Shen et vous, on sentait bien que le courant n’était plus alternatif. NTM aujourd’hui cela ne parle plus à personne. Il faudrait peut-être songer à vous foutre en l’air pour relancer un peu l’intérêt des gens ou les ventes.

JOEYSTARR : Je vous entends Ricard. Et les prothèses PIP que je porte toujours vont m’aider dans ce sens.

RICARD BURTON : Olivier Besancenot était venu s’encanailler à vos côtés sur le plateau de Canal + lors de l’annonce de votre reformation. Ca vous a fait quoi ?

JOEYSTARR : Ca m’a fait chier. Ce mec là derrière son allure de voleur de mobes et ses idées de révolutionnaire freluquet, y a juste autant de fond que dans un chiotte turc.

RICARD BURTON : Un regret dans votre parcours plein de fautes d’orthographe ?

JOEYSTARR : Celui d’avoir frappé un singe plus petit que moi et d’avoir co-écrit ma bio avec Philippe Manœuvre. Comme sac à foutre, niveau contenance, c’est un melchizédec. Je dois te laisser petit délice au réglisse, je tourne dans l’adaptation ciné de Marc et Sophie. Jean-Jacques Annaud et Eric Cantona détestent que j’arrive en retard.

* Interview réalisée avec Didier Morvilletaneuse