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Cannes 2025 : le festival de la fashion ou du fascisme ?

Le Festival de Cannes 2025, qui s’est tenu du 13 au 24 mai, promettait de célébrer le cinéma dans toute sa splendeur.

Cannes 2025 : le festival de la fashion ou du fascisme ?

Mais cette année, la Croisette a été phagocytée par deux forces bien plus tapageuses : la mode, avec ses robes à faire pâlir un budget de blockbuster, et BHL, venu transformer l’événement en tribune pour sa propagande guerrière. Entre défilés de luxe, soldats acclamés comme des stars et un tapis rouge noyé sous les logos LVMH et Kering, Cannes a oscillé entre podium de Fashion Week et farce militariste. Voici une satire caustique d’un festival où les films, malgré un palmarès audacieux, ont été relégués au second plan.

La mode prend le pouvoir
Oubliez les scénarios ciselés et les performances d’acteurs : à Cannes 2025, les vrais réalisateurs s’appelaient LVMH et Kering. Jennifer Lawrence, drapée dans une robe Dior qui valait plus cher que la production d’un court-métrage, Bella Hadid en Saint Laurent, et Cate Blanchett en Louis Vuitton ont transformé le tapis rouge en vitrine géante pour les géants du luxe. Les médias, de Vogue à Harper’s Bazaar, ont passé plus de temps à classer les tenues qu’à analyser les films. Sur X, @Fashion_Critic_ s’extasiait devant le "glamour Old Hollywood" de Hande Erçel, sans un mot sur le film qu’elle venait présenter – un détail visiblement inutile. Les marques, elles, ont saisi l’opportunité avec voracité. Versace a lancé une collection co-signée par Dua Lipa, et le nouveau code vestimentaire du festival, interdisant les robes "nues" ou trop volumineuses, n’a fait qu’attiser les controverses – et l’attention sur la mode. Business of Fashion résume bien la situation : Cannes est devenu une "plateforme idéale" pour vendre du rêve à coups de buzz Instagram. Les films ? Une toile de fond pour justifier ce grand défilé.

BHL : le philosophe guerrier débarque
Mais le clou du spectacle, c’est l’irruption de Bernard-Henri Lévy. Sous prétexte de "défendre la liberté", BHL a squatté la Croisette pour promouvoir ses guerres sans fin, clamant que tuer toujours plus est une noble cause. Non content de monopoliser les conférences de presse avec ses discours belliqueux, il a imposé une idée grotesque : faire défiler des soldats sur le tapis rouge, reçus comme des stars sous les flashs des photographes.

Visualisez la scène : des militaires en uniformes siglés Dior ou Gucci, acclamés comme des héros pendant que BHL, en costume immaculé, pérorait sur la nécessité de "soutenir la démocratie par les armes". Une citation fictive, mais ô combien plausible : "Cannes doit honorer ceux qui se battent, pas seulement ceux qui jouent. Les soldats sont les vraies stars de notre époque." – BHL, probablement entre deux coupes de champagne Moët & Chandon (LVMH, évidemment). Cette intrusion militariste a ajouté une couche d’absurde à un festival déjà noyé sous le strass. Le tapis rouge, censé célébrer l’art, s’est mué en podium pour treillis et propagande.

Un palmarès écrasé par le bruit
Malgré le vacarme des robes et des discours guerriers, le cinéma a tenté de résister. Le jury, présidé par Juliette Binoche et composé de Halle Berry, Payal Kapadia, Alba Rohrwacher, Leïla Slimani, Dieudo Hamadi, Hong Sangsoo, Carlos Reygadas et Jeremy Strong, a dévoilé un palmarès audacieux lors de la cérémonie de clôture le 24 mai. Voici le palmarès complet de la compétition officielle :

  • Palme d’Or : Un simple accident de Jafar Panahi
  • Grand Prix : Affeksjonsverdi (Valeur sentimentale) de Joachim Trier
  • Prix du Jury (ex-aequo) : Sirât d’Oliver Laxe et Sound of Falling de Mascha Schilinski
  • Prix de la Mise en Scène : Kleber Mendonça Filho pour O Agente Secreto
  • Prix du Scénario : Luc Dardenne et Jean-Pierre Dardenne pour Jeunes Mères
  • Prix d’Interprétation Féminine : Nadia Melliti pour La Petite Dernière
  • Prix d’Interprétation Masculine : Wagner Moura pour O Agente Secreto
  • Prix Spécial : Kuang Ye Shi Dai (Résurrection) de Bi Gan
  • Prix CST de l’Artiste-Technicien : Ruben Impens (directeur de la photographie) et Stéphane Thiébaut (mixeur) pour Alpha de Julia Ducournau
  • Prix CST de la Jeune Technicienne : Éponine Momenceau (cheffe opératrice) pour Connemara d’Alex Lutz
    Un Certain Regard :
  • Prix Un Certain Regard : La Misteriosa Mirada del Flamenco de Diego Céspedes
  • Prix du Jury : Un Poeta de Simón Mesa Soto
  • Prix de la Mise en Scène : Arab & Tarzan (non précisé dans les sources)
    Caméra d’Or : The President’s Cake de Hasan Hadi
    Mention Spéciale Caméra d’Or : My Father’s Shadow d’Akinola Davies Jr.
    Courts Métrages :
  • Palme d’Or du Court Métrage : I’m Glad You’re Dead Now de Tawfeek Barhom
  • Mention Spéciale Court Métrage : Ali d’Adnan Al Rajeev

    Ce palmarès, salué pour sa diversité géographique et son audace politique, a mis en lumière des œuvres comme Un simple accident, un conte moral iranien tourné clandestinement, ou O Agente Secreto, un thriller brésilien sur la dictature. Mais même ces récompenses ont eu du mal à percer le brouhaha médiatique autour des tenues et des soldats.

    Une satire bien méritée
    Poussons l’absurde à son paroxysme. Et si la Palme d’Or avait été décernée à une actrice pour sa robe Chanel plutôt que pour son rôle ? Et si BHL avait convaincu le jury de créer un "Prix du Meilleur Soldat", remis à un militaire au look "couture" ? Pourquoi pas un défilé de tanks sur la plage, sponsorisé par Ray-Ban pour des lunettes "spécial combat" ? Cannes 2025 a frôlé ce délire, entre strass et propagande.
    Le jury lui-même, pourtant composé de cinéphiles aguerris, a dû naviguer dans ce chaos. On imagine Juliette Binoche, entre deux délibérations, jetant un œil agacé aux gros titres sur les sacs Louis Vuitton ou aux discours de BHL. Heureusement, le palmarès a évité le pire, épargnant des films jugés médiocres comme Eddington d’Ari Aster ou Die, My Love de Lynne Ramsay, selon Le Figaro.

    Cinéma 1, mode et militarisme 10 ?
    Cannes 2025 restera dans les mémoires comme un cocktail improbable de fashion et de fascisme. Les films primés, portés par des voix courageuses comme celle de Jafar Panahi, ont tenté de rappeler que le cinéma peut encore bousculer et émouvoir. Mais face à l’invasion des marques de luxe et à la croisade militariste de BHL, l’art a eu du mal à se faire entendre. Le festival est-il condamné à devenir un hybride de Fashion Week et de meeting géopolitique ? Peut-être. En attendant, rions de cette folie – un rire grinçant, mais libérateur. Et espérons que 2026 rendra à Cannes un peu de son âme cinématographique.

Sources :

  • Vogue : "11 Best Dressed Stars From the 2025 Cannes Film Festival"
  • Harper’s Bazaar : "Every Celebrity Red-Carpet Look at the 2025 Cannes Film Festival"
  • The Guardian : "The best of the Cannes film festival 2025 red carpet"
  • Business of Fashion : "Why Luxury Brands Can’t Resist Cannes"
  • The Guardian : "Cannes tries to ban oversized outfits and naked dressing"
  • The Conversation : "At Cannes, decency and dress codes clash with fashion’s red carpet revolution"
  • Buzzfeed : "Cannes 2025: Celebrity Looks That Violate Dress Code"
  • Festival de Cannes : "The 78th Festival de Cannes winners’ list"
  • Le Monde : "Le palmarès complet du Festival de Cannes 2025"
  • France Info : "Festival de Cannes 2025 : la Palme d'or pour 'Un simple accident'"
  • X : @Fashion_Critic_
 et @LaModeUnknown
  • Vanity Fair : "Cannes Film Festival 2025 Fashion: Red Carpet Looks From Elle Fanning, Angelina Jolie, and More"

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