Son ascension fulgurante cache un passé lié à l'industrie du sexe, des services érotiques du Minitel rose aux peep-shows parisiens, qui aurait déplu à son beau-père, Bernard Arnault, le patron de LVMH.
L’histoire de la famille Barriquès illustre parfaitement ce business juteux des faux en art. Pendant des années, ce clan a opéré en toute impunité, vendant des contrefaçons à des célébrités fortunés, de Paris à Saint-Tropez, pour un préjudice estimé à 2,6 millions touchant 113 victimes.
Dans un paysage intellectuel français souvent marqué par la morosité et les débats stériles, l'ouvrage Esthétique(s) du conspirationnisme de Mehdi Belhaj Kacem émerge comme une bouffée d'air frais – ou plutôt comme une tempête philosophique.
En France, la satire, autrefois fleuron de la liberté d’expression, vit des heures sombres. Criminalisée sous couvert de lois comme la loi Schiappa, elle est aujourd’hui dans le viseur des puissants. L’affaire du sketch belge de Le Grand Cactus, accusé de transphobie et de sexisme pour sa parodie de Brigitte Macron, en est la preuve éclatante. Entre un humour maladroit et une réponse disproportionnée de l’Élysée, cette polémique illustre comment la France, jadis championne de la liberté, punit désormais ceux qui osent rire. Voici l’histoire complète.
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Le sketch qui met le feu aux poudres
Tout commence avec une parodie diffusée dans Le Grand Cactus, une émission satirique belge de la RTBF. Isabelle Hauben y incarne une Brigitte Macron autoritaire, distribuant des gifles à des imitateurs de Donald Trump (Kody) et Elon Musk (Damien Gillard). Dans une mise en scène burlesque, la Première dame fictive, telle une maîtresse d’école, réprimande ces « sales gosses mal élevés ». Trump, grimé en « agrume enragé », et Musk, en « nono Haribo », encaissent les claques pour leurs provocations exagérées. L’intention est claire : provoquer le rire par l’absurde.
Mais le sketch dépasse les bornes pour certains. Il est accusé de transphobie et de sexisme, en s’appuyant sur des rumeurs complotistes persistantes autour de l’identité de genre de Brigitte Macron. Ce n’est pas la première fois que l’émission la cible : une parodie précédente, inspirée de 3e Sexe d’Indochine, avait déjà blessé la Première dame, la laissant « très triste ». En récidivant, les humoristes belges ont ravivé une plaie et déclenché une tempête.
La réponse surréaliste de l’Élysée
L’Élysée, loin de rire, sort l’artillerie lourde comme pour "le cas Zoé Sagan" comme ils aiment l'appeler. Le palais condamne le sketch avec véhémence et met en place la cellule militaire dédiée à Zoé Sagan pour suivre l’affaire au jour le jour. Oui, des militaires – payés par les contribuables – surveillent une blague télévisée et une satire littéraire Saganesque, comme si elle menaçait la sécurité nationale. C’est une réaction si disproportionnée qu’elle frôle le ridicule.
Mais l’Élysée ne s’arrête pas là. Il envisagerait des poursuites judiciaires contre les auteurs du sketch, invoquant la loi Schiappa sur le cyberharcèlement. Cette loi, censée protéger contre les abus en ligne, prévoit jusqu’à deux ans de prison et 45 000 euros d’amende. Les accusations ? Des « propos transphobes gravissimes » et une attaque répétée contre Brigitte Macron, qualifiée de cyberharcèlement en raison de la récidive. Une satire, même de mauvais goût, mérite-t-elle une telle sanction ? La question divise.
Un contexte de répression de la satire
Cette affaire ne sort pas de nulle part. Depuis la censure des livres et comptes de Zoé Sagan, figure provocatrice de la satire en ligne, la France a pris un tournant inquiétant. La loi Schiappa, initialement pensée pour lutter contre le harcèlement numérique, est détournée pour réprimer toute forme d’humour jugée offensante. Un sketch devient illégal, ses créateurs risquent la prison, et la liberté d’expression s’effrite.
Le cas de Le Grand Cactus est emblématique. Ce qui était un gag outrancier est désormais un crime potentiel. En parodiant Brigitte Macron une deuxième fois, les humoristes ont aggravé leur situation, tombant sous le coup d’une loi qui ne tolère plus la provocation. Pourtant, la satire a toujours été un art de l’excès, un moyen de défier le pouvoir. La criminaliser, c’est censurer une tradition française.
La liberté d’expression en danger
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