Pourquoi lui ?
On ne va pas se mentir, Niko Paech nous met un petit coup au moral. L’utopie d’une croissance verte, l’idée d’un progrès continue propre et juste serait impossible. Ou plutôt, antinomique. Oui, un petit coup au moral.
Tout progrès passe par le pillage d’une ressource. Toujours dans un pays lointain. Une séparation géographique qui nous permet d’occulter ce que coûte réellement notre consommation. Seule solution : calculer précisément notre consommation carbone personnelle. Elle ne doit pas dépasser 2,7 tonnes par an.
Bon courage.
Où le lire ?
Sur votre iPad, en voiture électrique, en réservant ses billets pour le prochain Burning Man.
Incipit.
Ce livre sert un but modeste : faciliter la rupture avec un modèle de développement qui dépend de la croissance économique, et qui, pour cette raison, n’est plus défendable.
Le passage à retenir par cœur.
L’idée d’une croissance verte qui s’en nourrirait semble difficilement réalisable. Supposons qu’on place dans l’éducation les revenus supplémentaires engendrés par le solaire et l’éolien. Investir dans les structures matérielles – bâtiments, meubles, objets, logiciels ou kérosène (pour les voyages scolaires et les stages à l’étranger) – serait incompatible avec toute neutralité écologique. Pour garantir une croissance purement qualitative, il faudrait que cet argent serve à embaucher du personnel, des professeurs par exemple ; et que ceux-ci n’aient qu’un seul souhait, l’embauche de nouveaux professeurs qui, à leur tour, souhaiteraient la même chose… Mais les enseignants réclameront les mêmes biens matériels que le reste de la population. Selon plusieurs études, chaque euro disponible à la consommation représenterait plusieurs kilogrammes de CO2 rejetés dans l’atmosphère.
À qui l’offrir ?
À tous les candidats à la présidentielle bien sûr.
Se libérer du superflu, Niko Paech, éd. Rue de l’échiquier, 111 p., 13 €