Pourquoi lui ?
Nous vous avons déjà parlé de cette superbe série publiée par la University Press of Mississipi. Un recueil des meilleurs itw des plus grands réalisateurs. Parce qu’il n’y a pas que Laurent Weil et ses tentatives pathétiques de faire copain-copain avec le cinéma français.
Passer 200 pages avec Tarantino, c’est passer 200 pages avec la passion. Incroyable à quel point son amour du cinéma se transmet dans chaque mot. Sa passion de l’écriture, du casting, des acteurs…
Tous les grands réals connaissent le ciné. Mais Tarantino n’aime pas le ciné, il est fan. Comme un enfant qui collectionne les posters.
Quand un réalisateur dit connaître le cinéma, c’est comme s’il disait connaître une rue parce qu’il s’y promène tous les jours. Tarantino a aussi arpenté cette rue, il l’a aussi survolé en ULM, il a fouillé ces égouts, il a parlé avec chacun de ses habitants, avec leurs parents, leurs amis et leur coiffeur, il a étudié son histoire et prédit son avenir. Voilà comment Tarantino aime le ciné.
Où le lire ?
Pas où, mais quand ? Quand Laurent Weil mène une itw ou quand quelqu’un essaie de vous convaincre que le cinéma, c’est Michael Haneke.
Incipit.
Quand j’avais environ 22 ans, j’ai emprunté une caméra 16 mm.
Le passage a retenir par cœur.
Quentin Tarantino répond à une interview de Peter Brunette, en 1992, juste après la sortie de Reservoir Dogs. Pulp Fiction n’est qu’un projet, et le réalisateur va offrir une réponse qui donnera l’une des fameuses lignes de la Palme d’Or 1994. Tarantino n’a de cesse de répéter que ses films sont personnels, en voici la preuve.
« Je n’étais jamais allé dans un pays étranger avant cette année, mais maintenant, j’ai voyagé, et j’adore aller dans des McDonalds. La différence ? À Paris, les McDonalds servent de la bière. Et ils n’ont pas de Quarter Pounder, à cause du système métrique, il l’appelle Le Royale avec du fromage ! Ils ne savent même pas ce qu’est un putain de Quarter Pounder ! »
À qui l’offrir ?
Vous l’aurez compris : à Laurent Weil.
Quentin Tarantino, Interviews. Gerald Peary. éd. University Press of Mississipi, 198 p., 19,86 $