Pourquoi lui ?
D’abord pour son titre magnifique.
Ensuite, parce qu’il s’agit d’un des plus convaincants textes féministes de ces dernières années.
Rosa Montero ne s’embarrasse par de codes d’écriture en mêlant sa propre histoire à celle de Marie Curie.
Parce que si vous voulez savoir ce qu’est l’amour, d’un homme, de deux hommes, d’un métier, lisez ce livre.
Parce que seules deux personnes au monde ont reçu deux prix Nobel dans deux matières différentes. L’autre, c’est Linus Pauling et son second prix est un Nobel de la Paix et comme le dit Rosa Montero, « tout le monde peut avoir un prix Nobel de la paix, même Kissinger l’a eu. »
Enfin, parce que Marie Curie est au Panthéon, avec les deux amours de sa vie : Pierre Curie et Paul Langevin. Classe internationale.
Où le lire ?
Quand vous cherchez un sens.
Incipit.
« Comme je n’ai pas eu d’enfants, ce qui m’est arrivé de plus important dans la vie ce sont mes morts, et je veux dire par là la mort de mes êtres chers. »
Le passage à retenir par cœur.
« La Mort joue avec nous à un-deux-trois soleil, ce jeu où un enfant compte face à un mur et lees autres essaient d’arriver à toucher le mur sans que l’enfant les voie quand ils se déplacent. Eh bien, c’est la même avec la mort. Nous allons, nous venons, nous aimons, nous détestons, nous travaillons, nous dormons : autrement dit, nous passons notre vie à compter comme le garçon du jeu, occupés et distraits, sans penser que notre existence a une fin. Mais de temps en temps nous nous rappelons que nous sommes mortels et nous regardons alors en arrière, effrayés, et la Parque est là, souriante, immobile, bien sage, comme si elle n’avait pas bougé, mais plus près, un tout petit peu plus près de nous. Et ainsi, chaque fois que nous nous déconcentrons et que nous vaquons à autre chose, la Mort en profite pour faire un bond et se rapprocher. Jusqu’à ce que le moment arrive où, sans nous en apercevoir, nous avons épuisé tout notre temps. Et nous sentons le souffle froid de la Mort sur notre nuque et, l’instant d’après, sans même nous avoir donné l’occasion de nous retourner encore une fois, sa griffe touche notre mur et nous sommes à elle. »
À qui l’offrir ?
Aux hommes. À tous les hommes.
L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir, Rosa Montero, éd. Métailié, 175 p., 17 €