Pourquoi lui ?
Voilà un livre fondamental. De l’un de ceux qui peuvent changer votre vie. Voir l’échec comme une victoire. Rien que ça. Charles Pépin fait, ici, ce qu’il sait le mieux faire : défricher. Pas facile quand on s’attaque à une matière dont les maîtres ont deux ou trois milles ans.
Mais Charles Pépin use d’exemples contemporains. Comme un Slavoj Žižek, comme un penseur ancré dans son époque. « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends », Nelson Mandela. En refermant ce livre, vous repensez l’Éducation nationale, votre propre psychanalyse, bref, tous les sujets abordés par l’auteur. Mais ensuite, vous allez plus loin. Et là, vous réalisez que cette façon de penser pourrait aussi remettre en cause l’ultra-libéralisme, l’égoïsme et en fait à peu près tout ce qui donne envie de vomir, Éric Zemmour compris.
Où le lire ?
Au fond du trou.
Incipit.
Qu’ont en commun Charles de Gaulle, Steve Jobs et Serge Gainsbourg ?
Le passage à retenir par cœur.
Lorsque ses musiciens avaient peur de mal faire, Miles Davis entrait parfois dans des colères froides. Il leur rappelait de sa voix grave qu’il n’y a pas de pire erreur que de vouloir n’en commettre aucune. Le créateur de Birth of the cool et de Kind of blue, qui a sans cesse réinventé sa propre musique, avait cette formule géniale : « Quand vous jouez une note, seule la suivante permettra de dire si elle est juste ou fausse. »
À qui l’offrir ?
À tous ceux qui doutent d’eux-mêmes. Parce que, pour l’instant, ce sont les gens plein de certitudes qui mènent la danse. Et ils n’ont pas le sens du rythme.
Les vertus de l’échec, Charles Pépin, éd. Allary, 225 p., 18,90 €