Blue Jasmine est un film sur l’asservissement des femmes face aux hommes. Un film avec tout les codes du Woody Allen que nous connaissons et que nous aimons…la névrose, l’addiction, l’absurde des choses, de tout, les rapports entre humains qui ne se comprennent pas ou plus. Une femme, habituée au confort, se retrouve seule, ruinée, sans emploi et part rejoindre sa soeur, son strict opposé pour se reconstruire. Dans la droite lignée d’Un tramway désir, Allen met en scène une chute sociale d’abord, puis généralisée, comme un cancer incurable, dans une société de consommation sans pitié qui fait perdurer et aggraver tout les diktats masculins. Des femmes qui baissent les armes pour un sac a main ou des petits cadeaux quotidiens, qui préfèrent être en sûreté, qui craignent la mise en danger par peur de la solitude. Des femmes qui ont peur d’exister par elle-même qui comprennent progressivement qu’elle n’auront jamais la vie dont elle rêvaient. Un film sur le masque et la réussite, le désir de plaire absolument, et l’acceptation.
Inutile de décrire la prestation de Cate Blanchett, en Jasmine/Jeannette, qui incarne à merveille la femme qui refuse, qui préfère la folie à l’acceptation d’elle-même.