On la fuit, on la repousse, on a même parfois l’outrecuidance de lui préférer la mort. Mais la décrépitude physique est pourtant notre demain à tous.
Anastasia Pottinger a décidé de nous mettre le nez dans cette réalité, mais avec beauté. Dans sa série de photo, Centenarians, comme le dit le titre, elle se consacre aux centenaires et détaille leurs corps sans honte ni voyeurisme.
Et ces dermes prennent un sens nouveau. Ils ne sont plus corps. Plus tout à fait humain non plus. Plus roche de l’écorce d’arbre. Du paysage désertique. Comme si l’enveloppe retrouvait son essence naturelle, ses racines communes avec l’environnement. Encore quelques années et la peau deviendrait étoile, ces poussières dont nous sommes tous issus.