Et si, à la fin, nous n’étions pas tués par des missiles balistiques intercontinentaux ou par le changement climatique, encore moins par des agents pathogènes microscopiques ou par un météore de la taille d’une montagne, mais par… un texte ?
Un texte simple, clair et sans fioritures, mais en quantités si immenses qu’ils sont presque inimaginables – un tsunami de texte emporté dans une cataracte de contenu auto-entretenue qui rend impossible le fait de communiquer de manière fiable dans n’importe quel environnement numérique ?
Notre rapport à l’écrit est en pleine mutation. L’intelligence artificielle dite générative s’est généralisée grâce à des programmes comme ChatGPT, qui utilisent de grands modèles de langage, pour prédire statistiquement la lettre ou le mot suivant dans une séquence, produisant des phrases et des paragraphes qui imitent le contenu de tous les documents sur lesquels ils sont formés.
Ils ont apporté quelque chose comme la saisie semi-automatique à l’intégralité d’Internet. Pour l’instant, les gens tapent encore les invites réelles de ces programmes et, de même, les modèles sont toujours (principalement) formés sur la prose humaine au lieu de leurs propres opus fabriqués par des machines.
Mais les circonstances pourraient changer, comme en témoigne la publication la semaine dernière d’une API pour ChatGPT, qui permettra à la technologie d’être intégrée directement dans des applications Web telles que les médias sociaux et les achats en ligne.
Il est maintenant facile d’imaginer une configuration dans laquelle les machines pourraient inciter d’autres machines à publier du texte à l’infini, inondant Internet de texte synthétique dépourvu d’intention humaine… Textpocalypse on vous dit !