A la manière d’un Salvdor Dali, il est sujet, très jeune, à la schizophrénie. Comme le peintre, il aime se mettre en scène, et tente de faire de sa vie une oeuvre à part entière, se traitant lui-même come un sujet. Mais à la différence de Terry Richardson, Salavdor Dali avait du génie.
Mais qu’arrive-t-il à Terry Richardson ? Un homme qui avait pourtant tout pour lui. La provocation, le sens du sexy, le talent, mais Terry Richardson est totalement parti en vrille. Et ce, sur les deux pans de son oeuvre : ses clichés et lui-même.
A l’image de son travail avec Paz de la Huerta, il n’y a aucun doute, l’homme connait son sujet. Sa vision de la sensualité à la fois crue et subtile, telle une Ellen Von Unwerth pourvue de testicules, est un pur déilce. Oui, mais voilà, quand tout le monde réclame « le photographe star du sex », la tête enfle et devient démesurée pour l’appareil photo. En quête de reconnaissance perpétuelle, Terry Richardson en fait trop, assome son style en le surjouant et fini par proposer des clichés aussi sexy que la une des magazines cachées sur les rayons du haut des bureaux de presse. Bref, on finit avec la pauvre Nettie Harris se tirant sur les poils pubiens ou une bête photo de fesses de Susannah ou des seins de Jerika. Images ni subversives, ni esthétiques, ni artistiques.
Donc, chers magazines qui vous payez des shooting à coup de dizaines de milliers d’euros pour avoir un nom, sachez que vous avez le choix désormais : avoir un shooting Terry Richardson, ou avoir un beau shooting.
Parce que c’est là la force de Richardson, ce qui explique sa longévité : il est devenu une star. Passé du photographe des stars, à star des photographes. Ce qui fait beaucoup d’étoiles pour montrer des lunes.
Et sa starification, il la travaille depuis des années, ne finissant jamais un shooting sans se prendre en photo avec ses sujets, pouces levés. Onanisme d’un égotrip autosatisfait (et ne parlons même pas de faire poser ses modèles avec ses lunettes et sa chemise, intitulant le cliché « untel as me« ). Et dans certains cas, les magazines finissent par ne publier que ces photos là, se payant un cliché avec une double ration de stars.
Mais connaissez-vous le visage de Robert Doisneau, d’Henri Cartier-Bresson, d’Ellen Von Unwerth, d’Andreas Gursky ? Peut-être pour certains d’entre vous, mais pas la majorité. Alors que les lunettes de Richardson, sa moustache et ses rouflaquettes de biker anoréxique et sa dégaine de hipster, tout le monde les connaît. Terry Richardson est devenue une marque. A la manière d’une Lady Gaga ou d’une Victoria Beckham.
Et une marque, par définition, c’est vendue.
Peut-être un dernier mot à l’attention directe de Terry Richardson, après avoir passé deux heures sur son blog : monsieur Richardson, sachez que la seule différence entre un pervers et un artiste, c’est le talent. Alors attention, parce que vous en êtes totalement dépourvu dernièrement.