A l’heure où Disney fait l’objet d’un chantage après le vol d’un film inédit, on ne peut s’empêcher de penser que le temps des cowboys n’est pas vraiment mort. Sauf que les rançons ne se paient plus en pièce d’or. Mais la mécanique reste la même.
Après Netflix, c’est donc au tour de Walt Disney de subir les pressions d’un groupe de hackeurs.
Les pirates demandent toujours à être payés en bitcoins, une monnaie virtuelle qui garantit un parfait anonymat. Ils ont menacé de montrer d’abord cinq minutes du film volé, puis vingt minutes si la rançon n’était pas payée…
Cela rappelle les méthodes utilisées par les hackers qui ont attaqués Netflix. Les pirates avaient alors publié dix épisodes de la série Orange is the New Black avant sa diffusion officielle sur la plateforme. Comme si les contenus originaux étaient en train de remplacer les lingots d’or.
Dans le même temps, des hackers ont aussi attaqué avec un logiciel malveillant des milliers d’administrations et d’entreprises à travers le monde, bloquant l’utilisation des ordinateurs et exigeant toujours une rançon.
Cette attaque massive par rançongiciel touche plus de 100 pays. Les responsables ? Un groupe de pirates dénommé Shadow Brokers (“les courtiers de l’ombre”) qui avait, voici quelques jours, donné accès à des outils de nuisance en clamant les avoir dérobés à la NSA.
Ils ont ensuite transmis par mail, un virus qui affecte les fichiers partagés dans les entreprises et les institutions, tout en affichant un message de demande de rançon pour débloquer les données.
Les premières cibles ? Le groupe Renault en France, l’opérateur de téléphonie Telefónica en Espagne, la société de livraison FedEx aux Etats-Unis. En parallèle en Russie, le système bancaire a été massivement atteint, et plusieurs ministères ainsi que le réseau ferroviaire ont fait l’objet de tentatives d’incursion.
Et au Royaume-Uni, encore plus grave, la panique a gagné les hôpitaux où les dossiers des patients ont été inaccessibles. Ce qui a produit inévitablement un week-end de chaos, obligeant les hôpitaux à annuler et reporter les traitements des patients.
Et ce n’est que le début selon nous. Ce phénomène que nous appelons ici depuis 2014, l’art de la guerre sur internet, va s’amplifier dans l’année à venir. Les datas ont remplacé le pétrole, c’est tout naturellement une nouvelle guerre qui commence. La question maintenant est de savoir si après Netflix, Disney, Telefonica, FedEx, et Renault, si un hacking massif touchera prochainement des groupes comme LVMH, Richemont et Kering ?