Orianne Lopes est une très jeune photographe né en 1989 mais dont la valeur n’a pas attendu le nombre d’année pour s’exprimer.
Elle qui explore l’être humain dans son contexte social, de son identité profonde à ses expériences intimes, avec très souvent comme prisme principal le corps.
L’une de ses fascinations par exemple est pour la figure de Vénus, avec toutes les connotations sexuelles et féministes qu’elle engendre. Mais elle l’explique mieux que nous, on lui laisse donc la parole.
« Il est intéressant d’observer l’intrication de la figure de Vénus avec les représentations artistiques de différentes époques.
Ce travail photographique s’inspire des Vénus sculptées de l’art pariétal et paléolithique. Ces statuettes symbolisent la vie et la naissance par le motif triangulaire de la vulve et par le traitement du motif féminin sur le mode profane, en exagérant les courbures du corps de manière outrancière. C’est le thème de la fécondité qui prime, à l’époque, sur celui de la sexualité.
L’antiquité gréco-romaine diversifie le processus de symbolisation par la double figure d’Aphrodite/Vénus; elle commence à représenter la sexualité, en plus de la fertilité.
C’est par l’appropriation de ces références, de ces formes et de ces symboliques que j’ai cherché à traiter la figure vénusienne de manière contemporaine et féminisante. Par l’exploration du rapport au corps, à l’érotisme et à la sexualité; à la subversion et la transgression, ce projet crée propose une interrogation autour de la ré-actualisation des usages et des symboles. »
Hystera
Étymologiquement, l’hystérie vient du grec hustera, « matrice ». L’idée alors prédominante voulait que l’utérus était un organisme vivant qui avait une autonomie et donc pouvait se déplacer dans le corps. Les troubles sont rapportés à la migration de cet utérus dû au fait qu’il n’est ni occupé par l’enfantement ni par une activité sexuelle.
Cette pathologie décrite depuis l’antiquité comme une maladie essentiellement féminine, définit un état émotionnel incontrôlable et excessif. Elle se manifeste par une névrose profonde qui se traduit par une incapacité à s’occuper de soi, des crises de convulsions, l’alitement, la paranoïa, la suffocation, l’errance…
Si l’hystérie caractérise spécifiquement les femmes, cela est certainement dû à l’importance du poids des carcans sociaux qui les ont enserrés. C’est pour cela que la série d’images se met en place dans un milieu bourgeois austère et étouffant. L’hystérique ressent une grande détresse et la pudeur des liens qu’elle s’autorise à nouer avec d’autres personnes la force au désespoir de la solitude.
Pellis Armatura
Inspirée du personnage de Musidora (Irma Vep dans Les Vampires de Louis Feuillade, 1915-1916), cette série narrative propose une re-lecture du mythe à travers une réalisation plus contemporaine en référence au film La Piel Que Habito (Pedro Almodovar, 2011).
Le travail, développé à l’origine en édition, associe différents types d’images afin de parler de l’identité, de la matérialité du corps et de la surface, fragile et protectrice à la fois, qu’est la peau qui le recouvre.