Le banquier Matthieu Pigasse a été l’ange noir de la presse. Partout où il est passé, le chaos est arrivé. Simple coïncidence sans doute. C’est l’ère du temps dirons les uns, les restrictions budgétaires dirons les autres. L’hebdomadaire qui est maintenant mensuel tente un dernier saut de l’ange. Une dernière formule.
Avec un mec bien et dieu sait qu’ils sont peu nombreux dans la presse papier. Son nom ? Joseph Ghosn. Rien à voir avec Carlos Ghosn, le patron voyou qui voyage dans des malles pour éviter la prison. Non, Joseph c’est la classe. Il voyage à visage découvert. Les femmes l’adorent. Les hommes aussi.
Cela n’empêche qu’il ne pourra rien faire pour sauver le Titanic. Même avec son gros biceps. Les ventes sont à moins de 6000 exemplaires. Le directeur des contenus a claqué la porte un soir et n’est jamais revenu et le directeur financier a changé son numéro de portable comme ses papiers d’identité.
Il reste la responsable du numérique qui hésite après avoir entendu dire à la télévision par Emmanuel Macron que maintenant les chômeurs seront non indemnisés s’ils refusaient un travail de serveur ou de porteur de palettes. Alors elle hésite. C’est la dernière.
Elle n’est plus certaine d’être payé. Son audience n’est même plus comptabilisée par l’Alliance pour les chiffres de la presse. Le dernier à recruter est Cyril Hanouna avec ses amis de la taxe carbone.
Elle a selon des sources proches envoyé discrètement un cv depuis un café internet, sans laisser aucune trace ni préciser qu’elle avait travaillé pour un journal anciennement dirigé par Audrey Pulvard. Depuis elle rafraîchit sa boite mail chaque seconde en attendant une réponse…
RIP Les Inrockuptibles [1986 – 2021]