Il est l’un des secrets de Shanghai. Dans la ville la plus peuplée de Chine, Maleonn se défait de son environnement direct. Il ne saisit pas. Son objectif ne cherche pas à capter l’instant révélateur, mais bien au contraire, c’est en studio, loin de l’infini mouvement de la ville que l’artiste compose et crée ce qui ressemble grandement à l’expression d’un inconscient collectif.
A la fois drôle et angoissé. En recherche de poésie et plongé dans le cynisme. Beau et malsain. Bref, un mixe de paradoxes. Normal, dans un pays qui compte un Terrien sur quatre, qui a connu un demi-siècle de communisme, qui est leader mondial et enclavé dans son histoire. Comment être un artiste dans un pays qui, par sa culture et sa démographie, prône la mort de l’individualisme et le culte de la réussite ?
Des questions d’autant plus pertinentes quand on est né dans un camp de travail (ou de rééducation, au choix) où son père directeur d’opéra a été envoyé en compagnie de sa femme.