Joanne Leah photographie des nus. Mais Joanne Leah fuit le porn chic ou le nu artistique. Pour l’artiste, le nu est intrusif, presque médical par moment.
Comme si les photos nous rappelaient que la chair doit être avant tout acceptée dans sa réalité : imparfaite, disgracieuse mais hypnotique.
Le corps comme objet de rituel, entre le fétichisme et la transe animiste. La violente réalité du corps qui se retrouve dans son shooting sans concession du pénis, souvent encore tabou.
A l’image d’un David Cronenberg qui refuse de connaître parfaitement le visage de sa femme, mais pas ses viscères. Pour qui « le corps est la source de l’horreur chez les êtres humains. C’est le corps qui vieillit ; c’est le corps qui meurt. »
Joanne Leah nous met le nez dans cette horreur. Contrepied de l’oubli de notre finitude apporté par le dieu Photoshop, nouveau Léthé de notre beauté moderne.