C’est un phénomène universel, celui de coller son œil contre la serrure ou de nourrir des potins autour de la machine à café. En ville, ce phénomène devient magnifié par les fenêtres, ouverture sur des possibles, écrans de télévision non abrutissant, nourri de votre propre imagination. Nous connaissons la vie de nos vis-à-vis, imaginons pourquoi l’étudiant du 2ème se couche si tôt le jeudi, pourquoi la vieille du 5ème ne ferme jamais sa fenêtre, ou pourquoi cette fenêtre du 6ème a toujours les volets fermés.
Gail Albert Halaban en a fait une série, très justement intitulée Vis-à-vis, se focalisant sur des voisins consentant parisiens. Évidemment, on ne peut s’empêcher de songer à Fenêtre sur cours, qui pousse, comme toute oeuvre hitchcockienne, les fantasmes dans l’absolu absurde de la mise en réalité.