« Le corps est la demeure de la conscience. L’un et l’autre dialoguent ensemble, parfois parallèlement mais généralement s’entremêlent. »
S’il y a bien une tendance de fond en ce début de 21ème siècle, c’est celui de botter enfin les fesses aux principes du siècle des Lumières. Que les Montesquieu, Voltaire et autres Diderot ne s’offusquent pas, mais faire prévaloir l’intellect est une chose. Renier et mépriser le corps en est une autre.
Le corps fait donc son grand retour. Un retour que nous appellerons l’effet Pennac ici.
Marielsa Niels redonne la voix à l’épiderme dans sa série À Fleur de Corps. Un grain de photo qui donne l’impression, juste en regardant, de sentir le grain de peau sous la pulpe de nos doigts. Des gros plans (le jeu des échelles étant un leitmotiv du travail de la photographe) qui nous rappellent d’abord que, évidemment, la beauté est dans le détail, mais surtout qu’il s’agit du seul accès au corps.
Un corps dans son ensemble n’est qu’une attitude. C’est-à-dire, le reflet d’une personnalité, pour ne pas dire d’une âme pervertie par les peurs de la réalité.
Mais, dans le détail, chaque organe retrouve sa légitimité, son identité.
Il serait criminel de penser que l’humanité n’est pas composée d’individu différenciés, chacun porteur d’une poésie propre. Il en va de même pour le corps humain.