Maja Hoffmann est à Arles ce que Haussmann était à Paris. C’est en tout cas comme cela qu’elle sera présentée en 2020. Parce que grâce à elle, ça bouge enfin en France, l’art contemporain va avoir le droit à une seconde jeunesse, et pour une fois, ça ne sera pas à Paris que ça se passe mais à Arles et à Montpellier. D’un côté Nicolas Bourriaud va travailler à l’ouverture du futur centre d’art contemporain en 2019 et assurer la direction artistique de La Panacée, le centre d’art numérique. Et de l’autre l’inénarrable Maja Hoffmann est en train de bâtir l’avenir de ce que sera l’art au XXIe siècle.
Et c’est cette dernière nouvelle qui nous intéresse ici. Enfin un lieu en France où nous allons pouvoir exposer le travail de Mark Even. Particulièrement son œuvre monumentale en hommage aux victimes du 13.11 à Paris.
Accompagnée aujourd’hui par les curateurs Tom Eccles, Beatrix Ruf et Hans Ulrich Obrist et des artistes Liam Gillick et Philippe Parreno, présentés comme la fine fleur de l’intelligentsia radicale des années 1990, Maja démontre qu’elle ne souhaite pas donner des réponses toutes faites. Parce que Maja Hoffmann est avant tout une chercheuse.
Plus intègre que Bernard Arnault, plus esthète que François Pinault et bien plus visionnaire que Miuccia Prada. Oui, Maja Hoffmann est sans doute l’une des plus grandes collectionneuses vivantes.
Même si il est vrai qu’on peut tout acheter quand on possède LVMH, sauf le goût et la grâce. Et ça tombe bien c’est ce que possède naturellement Maja Hoffmann. Grâce à sa vision, Arles va bientôt rayonner partout dans le monde.
Quand Bernard Arnault assoit sa puissance aux yeux de tous avec sa Fondation dans l’un des lieux où le mètre carré coûte plus que dix mille vies en Asie, Maja elle, plus discrète s’installe à Arles, en reprenant les anciens ateliers de la SNCF. De quoi nous donner l’envie de quitter Paris pour Arles.
Même si nous ne sommes pas tout à fait dupes, le monde de l’art n’est pas différent du monde de la mode, il est rempli de gens qui défendent leur pouvoir.
Mais elle qui « ne veut pas servir du jus de crâne », désire plutôt réaliser un « centre pour la dignité humaine et la conscience écologique ». En attendant la révolution, dès cet été jusqu’à fin septembre, l’espace accueille le chorégraphe Benjamin Millepied, qui donnera plusieurs représentations dont une création mondiale en septembre. Les 14 danseurs de sa compagnie, « L.A.Dance Project » sont accueillis en résidence durant trois ans à la fondation Luma. Espérons que ça ne soit pas la seule faute de goût…