Julie Blackmon est l’aînée de neuf enfants, devenue mère de trois chérubins. La famille, elle connaît. Suffisamment bien et suffisamment intelligemment pour ne tomber ni dans l’écueil du « famille je vous hais », ni dans celui de l’enfant roi. Pour la photographe, la famille, et le foyer en particulier, est un lieu d’énergies contradictoires. « Nous vivons dans une société à la fois tournant autour de l’enfant et à la fois « auto-centrée ». Le soucis de se lier avec nos familles mais simultanément de s’en échapper est le centre de mon travail. »
Du coup, Julie Blackmon photographie des mini-drames du quotidiens. Elle sait capter les lieux comme des scènes de théâtres et nous montrer en un cliché, apparemment simpliste et pourtant plein de détails, toute une histoire familiale.
Après tout Roméo et Juliette, Œdipe roi, Antigone, Les Frères Karamazov, Anna Karénine, enfin bref, toutes les plus grandes intrigues sont familiales.