C’est une grande tendance de ce début de millénaire : la mort de l’identité. Enfant de la désapprobation de l’individualisme et de l’intégration de la commercialisation virtuelle de notre idéal du moi.
Partout, les visages se masquent, les corps se fondent dans le décor et les genres se cristallisent autour du pôle masculin.
Jean-Paul Bourdier est, en ce sens, un artiste contemporain. A la manière d’un Lui Bolin, l’artiste fait disparaître ses sujets, mais toujours dans un paysage naturel. Le Français ne fait pas seulement disparaître, il maltraite l’humain esthétiquement, comme une revanche de la beauté de la nature.
Le professeur d’architecture en Californie s’attache à montrer le lien inaltérable entre univers et humain.
Mais plus qu’une approche intellectuelle, il y a ici, on le sent confusément, une envie de génocide et une misanthropie jouissive.