Les éditions des Presses Littéraires annoncent la parution du premier livre d’Hannibal Volkoff : « Nous naissons de partout ».
L’ouvrage montre le travail du jeune photographe à la recherche d’une énergie vitale comme une résistance, entre l’étude sensorielle des corps adolescents et le reportage autour de leurs expressions culturelles.
Plus que la formation physique qui suit l’enfance, Hannibal Volkoff considère l’adolescence comme une « période de construction mentale menant à l’état adulte ». Au fil des ans, les reportages communautaires d’Hannibal Volkoff s’érigent en portrait générationnel d’une jeunesse éprise de liberté.
Partageant avec les jeunes gens qu’il photographie cet esprit libertaire, le photographe se veut à la fois acteur et observateur précis d’une génération qu’il qualifie de génération de la crise, qui ne croit plus en son avenir, qui ne croit plus aux modèles offerts par ses aînés.
Dans ce travail photographique, l’expérimentation sociale ou intime des adolescents s’exprime à travers l’insouciance, la fête, le sexe. Hannibal Volkoff saisit une génération sans tabous, sa fureur de vivre, son état d’esprit débridé. Il s’agit pour ces jeunes gens de se subtiliser au bon sens, de remettre en cause valeurs morales et codes sociétaux, afin de façonner, dans l’incertitude et la fébrilité, leur identité. Photographe du corps excessif, saturé, Hannibal Volkoff s’attache à capturer le corps qui s’affirme à travers des attitudes provocatrices et des rituels adolescents, parfois joliment bêtes.
Il explique ainsi, dans un entretien publié sur le blog Informel, que « les adolescents qu’[il] prend en photo sont souvent dans une mise en scène d’eux-mêmes, correspondant à des images précises. [Son] rôle est de témoigner de leur propre témoignage, éphémère, changeant avec la même rapidité que leurs influences.» Durant cette période d’expérimentation, les genres sexuels sont brouillés, engendrant une pansexualité diffuse.
Que ce soit le milieu de la jeunesse homosexuelle, le milieu hétérosexuel de la jeunesse rock et psychédélique parisienne ou les sous-cultures excentriques du Paris underground, Hannibal Volkoff y capte le même esprit subversif, les mêmes mises en scène et le même trouble adolescent. Et de ce trouble, de ce moment de basculement, naissent l’émotion et la poésie de ses photographies.