Elle est née en 1982 aux pieds des Pyrénées. Elle remonte ensuite vers Bordeaux pour des études de théâtre et d’arts plastiques. En 2003, admise aux Gobelins, elle arrive à Paris. La suite, c’est le parcours naturel d’un talent. Celui qui aime adosser la nudité des corps à la nudité des lieux. Pas de fioritures, si la poésie existe, elle n’a pas besoin d’être créée, mais juste montrée. Ce que fait Emma Barthere. Souvent, les sujets se cachent, tournés, ou alors se montrent dans un naturel qui semble snober la sensualité, mais pas la grâce. Ces corps s’abandonnent, comme leur environnement l’a été des années auparavant. Une décrépitude qui entoure ces femmes et qui pourrait représenter une promesse d’avenir ou un avertissement. Ou tout simplement, une mise en valeur.
« Si les Gobelins m’ont permis d’assimiler d’indispensables notions techniques, mes études théâtrales sont celles qui, en définitif, influencent aujourd’hui mon travail. Je conçois chaque image comme le témoignage d’une mise en scène que l’instant photographique viendrait figer au moment précis où décor et modèle s’accordent et rendent l’essence même de l’histoire. L’avant/après, le off, ce que l’on ne voit pas, se construit au gré de l’imagination du spectateur. »