Traduire des gestes, des mouvements, dans un autre langage, non régit par des règles et des codes conventionnels de communication tels que la parole, le mot ou autres procédés visuels mimétiques. Voilà l’enjeu pour le moins ambitieux des recherches chorégraphiques de Christian Moi Lodair.
« Pathfinder » nous révèle ici un exemple de ses investigations.
En s’appuyant sur les études théoriques de Kandinsky et ses talents de programmeur, le chorégraphe déchiffre le language corporel et le réinterprète en figures géométriques élémentaires.
Le résultat est pour le moins intriguant et incroyablement captivant. L’expérience nous plonge dans un univers parallèle dont la logique nous échappe mais dont on ne peut négliger la justesse. Car ces créations graphiques, chaotiques en apparence, sont bien le résultat d’impulsions spontanées de performers qui s’en nourrissent en retour. En émergent alors une poésie et une harmonie qui nous dépassent mais interrogent, et font de nous les témoins d’un dialogue de danseurs avec eux même, en temps réel, à travers le prisme de ronds, points, carrés et autres lignes à la rigidité complétement libérée.
Ballotés entre réel et virtuel, nous devenons spectateurs d’une œuvre picturale éphémère et vivante qui raconte une histoire, avec sa propre dialectique… ou peut être celle de Kandinsky !