Quand cette native du Liban a commencé à réfléchir à son film, Detroit Unleaded, il n’y avait aucun studio dans cette ville du Michigan et l’effet Eminem n’était pas encore passé par là. « Maintenant, quand je vais au resto, j’entends les gens parler de leurs scripts ». C’était donc avant le grand boom cinématographique, d’ailleurs Rola Nashef ne parle pas de l’industrie automobile, de la pauvreté ou du rap. Non. Rola parle de sa communauté. « Vivre dans une famille d’immigrants arabes, ne sortir qu’avec des arabo-américains, le délit de faciès. Toutes ces expériences ont construit mon film. Ce n’est pas forcément à propos de rébellion. C’est juste trouver des brèches dans le système pour être plus libre. Cette camaraderie qu’on a créée dans la communauté, une culture hybride, un langage nouveau incluant la culture hip-hop. Tout ça, c’est des choses que je voulais montrer ».
Detroit Unleaded suit Sami, un Libano-américain qui tient une station service avec son cousin, Mike, escroc charismatique. Quand la sublime Najlah vient à la station passer du temps avec Sami, il doit la conduire derrière la vitre pare-balle qui les sépare. « Tous les arabes travaillent dans des stations services à Détroit. C’est comme un rit de passage. Je voulais raconter cette histoire comme une métaphore ».
Une sorte de Roméo et Juliette moderne. Un thème bien connu, mais cinématographiquement toujours aussi efficace et socialement plus d’actualité que jamais.