Il a réalisé certains des courts métrages les plus remarqués de ces dernières années. Et quand on lui parle de ses inspirations, Ron cite volontiers Robert Richardson, Emmanuel Lubezki et Robert Elswit. « Ils ont montré un éventail extrêmement large de leur talent, et leur travail est toujours mis au service de l’histoire, ce que j’aime faire aussi. Et aucun d’eux n’a connu le succès du jour au lendemain, ils ont du travailler dur pour en arriver là, comme nous tous ». Rob Hauer se dit aussi particulièrement influencé par le monde de la photographie, un monde dans lequel il débute en Californie. Une formation qui lui donnera le goût de la lumière naturelle pour le reste de son œuvre.
Ces deux derniers films qui connaissent une belle carrière internationale (l’un à Sundance par exemple, l’autre à la Semaine de la Critique à Cannes), All She Can et Boy, montrent, comme pour ses idoles, une capacité à changer ses habitudes de travail, ses techniques pour mettre en valeur la narration. « Je suis obsédé par les choix. Un réalisateur doit toujours prendre les décisions qui vont dans le sens de son histoire ». Par exemple, All She Can est un essai, tourné comme un documentaire en Super 16mm. « La caméra était sur mon épaule 95% du temps ». Boy est un court shooté en 35mm, avec peu de dialogue, racontant la première expérience de chasse d’un garçon de 10 ans.
Rob Hauer n’éclabousse pas la pellicule de son égo. Il se range, se cache, laisse tout l’espace à l’histoire. Totalement polymorphe, il fait passer son art avant lui-même et nous espérons que l’art continuera à lui rendre hommage.