Depuis 30 ans, selon le New Yorker, on ne trouve plus de réalisateurs dignes de ce nom en France. C’est une déclaration choc qui étonnamment n’a troublé personne chez les français. Pourtant les allégations du journaliste sont extrêmement violentes pour les professionnels de l’imaginaire que sont les réalisateurs. Selon lui, les règles de financement typiquement françaises sont désastreuses pour la création, sans parler du constat accablant que fait le critique sur la formation des cinéastes à la Fémis, particulièrement conservatrice à ses yeux. Mais ce que soulève réellement cet article est bien plus inquiétant qu’il n’en a l’air…
Dans le détail, c’est en découvrant « Le Concours », film documentaire français réalisé par Claire Simon, avec un synopsis simple (le film se penche sur le travail des candidats et des membres du jury au fil des épreuves du concours d’entrée à la Fémis : écrits, oraux, puis grand oral. Il suit le parcours de centaines de candidats lors du processus de sélection) que le critique a dressé un bilan au vitriole de ce que représente le cinéma français à l’étranger en 2017.
A en croire ce célèbre critique du New Yorker, qui a regardé de prés ce documentaire, il n’y a plus depuis 30 ans en France de vrai génie de la réalisation. C’est terminé, fini pour les français. Rideau comme on dit. Il n’y a plus rien à voir.
« Quelques réalisateurs exceptionnels ont construit des carrières inhabituelles en marge du système; certains ont travaillé au sein du système pour apporter des mondes distinctifs à la vie; aucun n’a révolutionné l’art. Pour la plupart, les cinéastes français vieillissent alors qu’ils sont encore jeunes, normalisés et formatés par un système rigide de financement et de production, qui est incorporée dans l’obstacle de saut que la réalisatrice Claire Simon montre bien dans la plus prestigieuse école de cinéma de France, La Fémis. »
A ses yeux, tout est de la faute de La Fémis qui est devenu « conservatrice » expliquant en substance que l’école forme de « bons étudiants, reconnaissants et obéissants » mais plus aucun novateur digne de ce nom.
Cela nous a fait immédiatement pensé qu’il y a déjà 10 ans, le « Time » publiait une couverture choc avec un titre assassin : « La mort de la culture française ». C’était un phénomène incontestable à l’époque : le déclin accéléré de la culture française était en route pour son propre enterrement.
En substance, l’auteur avait expliqué, « qu’autrefois admirée pour l’excellence de ses écrivains, artistes et musiciens, la France d’aujourd’hui est une puissance qui s’étiole dans le marché culturel global. […] Seule une poignée de romans de cette saison trouveront un éditeur à l’étranger. En moyenne, moins d’une douzaine trouvent chaque année preneurs aux États-Unis, alors que 30% des livres de fiction publiés en France sont traduits de l’anglais. »
[…]
« Dans le domaine de l’art, Paris, qui a vu naître l’impressionnisme, le surréalisme et autres »ismes majeurs », a été supplanté, au moins sur le plan commercial, par New York et Londres. »
[…]
« La France a des compositeurs et des chefs de réputation internationale, mais pas d’équivalents comparables à ces géants du XXe siècle que furent Debussy, Ravel, Satie et Milhaud. »
Pour ces journalistes, le cinéma français comme la littérature est, sans grande ambition, quasiment provincial et souvent trop bavard.
Loin est le temps évidemment de la Nouvelle Vague, quand Godard, Rivette, Truffaut et quelques autres révolutionnaient le septième art, marquant des générations de cinéastes à travers le monde.
Loin est le temps, bien sûr, des futuristes, existentialistes et autres situationnistes. Loin est le temps où la France rayonnait grâce à ses intellectuels et ses artistes sur les cinq continents. Mais est-ce une raison valable pour laisser tomber ?
A notre modeste mesure, nous avons mis tout notre cœur à bâtir ce qui pour nous sera le vrai mouvement culturel du XXIe siècle en France, à savoir, La Société Des Infiltrationnistes. Un projet à matérialiser comme un processus conceptuel axé sur la création d’idées qui créeront des doutes sur les organisations qui contrôlent l’esprit de la jeunesse d’aujourd’hui dans le but de faire des profits.
A nos yeux, le mot révolution a été réduit à une très faible signification à cause en partie du monde de la mode. Nous avons rétabli le vrai sens du concept de révolution sociale et culturelle. Par chance, beaucoup de gens dans le monde embrassent nos idées…