Pour ceux qui ne connaissent pas encore Quentin Dupieux (Mr. Oizo) on pourrait dire qu’il était à la fin du XXème siècle ce que Yoann Lemoine (Woodkid) est aujourd’hui mais en beaucoup plus punk.
Grâce au succès planétaire de son morceau Flat Beat, Quentin Dupieux avait pu, il y a déjà 15 ans, s’auto-financer son premier long-métrage qui n’avait trouvé aucun producteur preneur de l’idée. En même temps l’idée était qu’il n’y avait pas d’idée. C’est un peu le Flaubert de la réalisation. Le premier voulait écrire un livre sur rien, le second a pensé en faire un film. Un Nonfilm plus exactement. Par une mise en abyme du tournage de lui-même. Dans le détail, le film commence sur le réveil de Pattt, dans une voiture, il ne sait absolument pas où il se trouve et se met à déambuler sur les lieux du tournage. 144, qui semble être à la fois scénariste et acteur, donne des instructions apparemment dénuées de sens à son équipe, qui finit par le laisser seul en plein milieu du désert. La plupart du film repose sur l’ambiguïté entre les prises et le tournage, et entre la caméra dans le champ et celle qui filme (le spectateur peut être amené à se demander si ce n’est pas l’équipe dans le champ qui filme, et l’image vue qui se trouve être en réalité dans le champ.) Cela dit, il semblerait que le film dont on voit le montage soit « aveugle et muet », ce qui embrouille encore un peu plus le spectateur.
On vient de tomber dessus sur Viméo. On voulait absolument le partager avec vous. Et puis c’est l’occasion de voir jouer Kavinsky et Sébastien Tellier avant qu’ils ne deviennent super-stars.