Tu as un parcours atypique, peux-tu nous le résumer ici ?
Atypique je ne sais pas, mais ce qui est sûr c’est que j’ai toujours eu la volonté de fabriquer mon destin. Je me suis créé des moyens que je n’avais pas, pour me sortir de mauvais épisodes, l’humour a été un bon moyen de rebondir. L’humour, d’après moi, est une gymnastique qui permet de transformer le drame en une chance. J’aime à développer cette gymnastique de décalage depuis toujours.
J’ai eu un parcours scolaire très moyen, j’ai arrêté les cours assez tôt, à 16 ans. À ce moment-là, j’ai commencé la photo, puis en parallèle j’ai tout de même passé mon bac et me suis lancé dans la réalisation sous l’impulsion de deux rencontres clés.
Parallèlement à mes débuts dans la réalisation, j’étais chez BFM TV. Cette expérience qui a duré deux ans et demi, m’a permis de toucher à la réalité du drame, de le voir, de le palper, de le manger à longueur de temps. Humainement, ça a été enrichissant et m’a clairement mis sur la voie de l’humour. L’idée était vraiment de laisser tout ça derrière moi et de vivre d’humour et d’eau fraiche!
La vraie rencontre décisive de mon parcours est Pascal Legitimus. De cette de rencontre a résulté mon court-métrage « Le vivant-mort. »
Tu définis ton travail de réalisateur comme « un humour chic vintage », tu peux nous en dire plus sur cette formule ?
Initialement, mon goût exacerbé pour l’esthétique s’assimile au cinéma dramatique. Là où on parle de “chic vintage”, c’est parce que j’aime le brassage de l’esthétique et de l’humour. C’est un assemblage de fond et de forme, car je tends à faire rire avec de beaux plans. Cet humour se veut décaler, en référence à l’humour British (Monty Python et Benny Hill) avec une touche vintage pour les comédies populaires françaises des années 50 à 90. J’aime le sens du rythme à la française, le verbe, et j’aime surtout cette odeur de Ricard persistante… (ce qui n’est pas tellement chic, j’en consens!) Il n’empêche que je suis un grand fan de la pop culture des 90′s: les femmes qui courent au ralenti, les faux ados trentenaires dans des décors de série faits en boîtes de céréales multicolores etc!
Quel est le film dont tu es aujourd’hui le plus fier ?
Je pense que mon apogée a été atteinte sur “The Postman”, avec Kevin Costner. J’ai eu une super idée de scénario: un postier qui veut t’amener ton courrier dans un monde apocalyptique à la MAD MAX… Passer trop de temps à la poste française, laisse visiblement des séquelles!
Non plus sérieusement, “le vivant-mort”, est le film dont je suis le plus fier dans l’esthétique. Pour ce film, j’ai eu la chance d’avoir un beau casting: Pascal Légitimus, Michel Bernier, Julie Zenatti, le Palmashow, Alain Bouzigues…
J’aime le challenge que représentent les films à casting, parce que mine de rien, c’est un vrai défi de rassembler du joli monde sur un court-métrage. C’est un peu comme un gamin qui organise sa première boum et réussirait à réunir Beyoncé et Lil’ Wayne.
Après cinq années de portrait sur apar.tv c’est la première fois que je vois un réalisateur se présenter en porte-jarretelle, quel est le message que tu as voulu faire passer ?
Ah ah! Bonne question… Le message que j’ai voulu montrer était simplement quelque chose de très British dans l’idée. Un truc un peu burlesque, un mélange entre Mr Bean et Tim Curry dans le Rocky Horror..!
C’était aussi une manière de dire aux femmes que je les comprends et que je me mets techniquement à leur place! J’ai cette fâcheuse tendance à imposer le port du talon aux femmes qui gravitent autour de moi, j’ai voulu leur faire ce petit clin d’œil.
Peux tu nous parler de tes projets à venir ?
J’ai déjà dans le projet de vendre une Renaud 21 de 83, 224 000 km, annonce n° 28749 sur Le Bon Coin!
Je viens de terminer de tourner un programme court humoristique avec Vanessa Fery, qui retrace les péripéties d’une figurante mythomane et égocentrique. Je recherche un producteur, blond aux yeux bleus se prénommant Hans….. Mais sinon un producteur normal ça marche aussi!
Je suis également en train de boucler un casting pour mon prochain court, co-écrit avec Pascal Legitimus. Interprété, entre autres par Walter (l’humoriste belge) et Pascal Legitimus!