Laura a bien roulé sa bosse avant de se lancer dans la réalisation. Pendant des études très réussies à la NYU, elle monte sa boîte Assemblage. La liste de ses clients ressemble à une liste des ventes de la Fnac. John Lurie, Lou Reed, Patti Smith, Keith Richards, Sonic Youth, New Order, Zed Lachman et depuis vingt ans, son ami Robert Frank.
A 53 ans, elle décide de passer à la réalisation. « Je trouve que c’est un bon moyen de passer ma mid-life crisis. Je voulais enfin savoir ce qu’on ressentait en prenant un projet du début à la fin. Un processus inverse à ce que je fais d’habitude ». Et l’opportunité se présente quand une controverse explose dans un tout petit village agricole du Delaware County. Son lieu de villégiature (si on peut appeler comme ça une cabane de 20m² dans les bois) depuis 20 ans. La controverse née quand des éoliennes sont implantées dans le village en contrepartie d’une belle somme d’argent.
Si son documentaire, Windfall, questionne la légitimité des éoliennes en tant qu’énergie verte, Laura a surtout voulu filmer le schisme naissant dans une communauté harmonieuse et calme. Avec d’un côté les pro-éoliens (éleveurs touchés par la crise) et les antis (touristes et expatriés de NY). Laura conclue son film avec le suspense d’une élection locale où l’enjeu principale, pour ne pas dire unique, se porte sur ces moulins modernes.
Dans son prochain film, Laura Israel voudrait parler du travail de son ami Robert Frank. « Son travail repose sur la poésie, la musique, le théâtre, la politique… ». Avec la poésie de Laura, on a hâte.
Windfall – Official Trailer
Windfall – Laura Israel – Variety Interview