Kitao était un enfant acteur. Il participe à des films comme Best of the Best 3, No Turning Back et Dogma. Sa voie était donc toute tracée : école de cinéma, quelques courts métrages et une carrière comme acteur ou réalisateur. Mais Kitao n’est pas de cette trempe. Non. Il commence à réaliser quand il est au lycée. Ses films sont repérés et entrent dans le circuit des festivals. Il intègre alors une école, qu’il quitte à peine arrivé. C’est que Kitao est un jeune homme de 26 ans versatile, et certainement pressé. S’il veut réaliser, il le fait, tout simplement.
Et pour son premier film, il ne cherche pas la facilité. Avec Aardvark, il s’installe dans sa ville, Cleveland, pour un script compliqué. L’histoire d’un ancien alcoolique aveugle, qui devient détective amateur lorsque son prof de jujitsu se fait tuer. Il tourne avec Larry Lewis Jr., aveugle de naissance. « Bien qu’il soit aveugle, Larry a un sens profond du visuel. Le diriger avec des concepts visuels a été étonnamment facile ».
Le film connaît un beau succès lors de sa première à Locarno et enchaîne derrière festival sur festival. Rotterdam, Varsovie, Munich, Cracovie, Thessaloniki et Brooklyn.
Kitao fait tout à sa manière, libre et intelligent. Tant mieux, c’est souvent de cette glaise que l’on fait les grands réalisateurs.