Difficile d’avoir l’air objectif quand on veut vanter les mérites d’une réalisatrice qui s’appelle Coppola. Et pourtant Gia Coppola (petite fille de) est bien une réalisatrice de grand devenir.
Elle commence comme photographe. Se payant des doubles pages dans Vogue à 18 ans. Elle se fait remarquer en co-signant avec Tracy Antonopoulos un court métrage pour Opening Ceremony avec Jason Schwartzman et Kirsten Dunst.
Ensuite, c’est le créateur de génie, Zac Posen, qui la choisit pour sa collaboration avec Target. Un film qui met en scène The Like, et où l’on perçoit (dans la première partie) l’univers romantique et tendrement aseptisé de la réalisatrice.
Gia Coppola s’impose comme une réalisatrice de son époque, de sa génération. Elle, qui a eu 13 ans le jour même du passage à l’an 2000, connaît ce mélange de cynisme désespéré, d’ironie optimiste, de romantisme désabusé, d’esthétique gratuite propres à la fameuse génération Y.
Évidemment, le monde de la mode lui fait les yeux doux. Un monde qu’elle connaît par cœur. Pour preuve ce film incroyable de maturité pour la collection printemps-été 2011 de From London With Love.
Alors, Gia suit le parcours habituel, qui la mène logiquement à la musique. Pour JR (John Taylor et Robert Schwatrzman), elle signe Watching You.
Son film What’s Up est certainement le plus représentatif de l’art de Gia Coppola. A la fois atemporel par son romantisme, sa douceur et sa poésie, et, en même temps, très marqué dans génération avec des références culturelles et un second degré permanent.
Si vous vous demandez comment pense la génération Y, regardez ce film.
Alors, oui, c’est vrai, il est compliqué de dire du bien d’une réalisatrice qui s’appelle Coppola – représentée aujourd’hui par U-Turn – sans sembler perdre son objectivité. C’est vrai qu’un grand-père qui s’appelle Francis Ford, une tante Sofia, un oncle Roman et deux cousins nommés Nicolas Cage et Jason Schwartzman, c’est un peu lourd à porter (6 Oscars, 2 Palmes d’Or, 1 César, 1 Lion d’Or juste avec papy et tata). Oui, mais voilà, si la justice divine existe, elle n’est pas humaine, et certaine famille semble bien truster le talent.