Lee Daniels est né le soir du réveillon de Noël 1959 à Philadelphie. Mais le réalisateur n’est pas l’enfant de la magie et des bons sentiments. Ou, en tout cas, il ne l’exprime pas dans ses films. Souvenez-vous, Precious, présenté dans Un Certain Regard en 2009. C’est avec ce long métrage que Lee Daniels remporte l’Oscar du Meilleur Réalisateur. L’histoire d’une jeune habitante de Harlem de 16 ans, illettrée, obèse, mise deux fois enceinte par son propre père et maltraitée par sa mère. On est loin de Noël.
Avec The Paperboy, Lee Daniels découvre la compétition officielle. Une adaptation ambitieuse d’un livre de Pete Dexter. Pedro Almodovar a lui-même travaillé sur le projet pendant dix ans, avant de rendre les armes. Le récit original est sulfureux, érotique, violent, bref tout ce qui peut plaire au réalisateur américain. The Paperboy retrace l’histoire d’un enquêteur (Matthew McConaughey) et de son frère (Zac Efron) qui tente de disculper un condamné à mort (John Cusack) sur demande d’une femme désireuse de l’épouser (Nicole Kidman). Le casting est tout aussi ambitieux que le projet et plus qu’attendu sur le tapis rouge.
Lee Daniels est un précoce (comme tous les hommes né un 24 décembre ?). Il arrive à Los Angeles avec 7 dollars en poche après avoir obtenu brillamment son diplôme universitaire. Ne trouvant aucun débouché dans le cinéma, il devient réceptionniste dans une agence de soins infirmiers. Rapidement, il finit par créer sa propre agence, la fait prospérer (passant de 5 à 500 employés) et la revend 2 millions de dollars. Il a alors 22 ans.
Grâce à cet argent, Lee Daniels devient producteur. Il commence par Monsters Ball qui permet à Halle Berry de remporter l’Oscar de la meilleure actrice. Il produit finalement, son premier film en tant que réalisateur, Shadowboxer.
En 2004, Bill Clinton convainc Lee Daniels de tourner une campagne publicitaire pour inciter les afro-américains à voter.