Troisième venue à Cannes pour le réalisateur sud-coréen. Une première en 2005, avec The President Last Bang (ci-dessus) sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs. Puis, une deuxième fois en 2010 avec le fameux Housemaid en sélection officielle cette fois.
Cette année, Im Sang-soo présente L’Ivresse de l’Argent. Une nouvelle plongée sulfureuse dans un entrelacs de sexe, de pouvoir et d’argent.
Im Sang-soo est un équilibriste. Ses narrations nous plongent dans un méandre malsain. Mais contrairement à des réalisateurs qui se plaisent à nous y laisser croupir (non, on ne pense pas à Crash de Cronenberg), le sud-coréen nous sauve par la beauté de ses images et l’esthétique générale du film. Un équilibre entre fond et forme, ou comment embellir la réalité en y imposant sa propre vérité. Bref, un travail de poète.
La renommée d’Im Sang-soo est régie par le même équilibre instable que ses films. A la fois fer de lance du cinéma sud-coréen, ses œuvres sont attendues et craintes. The President Last Bang, qui revient sur l’assassinat du président Park Chung-hee en 1979, avait été censuré dans son pays. Depuis, le pouvoir balance entre un talent que l’on ne peut nier et une œuvre que l’on ne peut encourager.