Au départ, elle était présentatrice télé dans son Israël natale. Mais déjà, elle n’accepte les projets que si elle peut réaliser elle-même l’émission. Sa vie bascule alors qu’elle tourne un clip pour Beirut au Coachella Festival. Elle se met en quête d’un lieu de tournage moins festif, moins confortable et se dirige vers Bombay Beach. Une partie de la côté californienne sur Salton Sea qui ressemble à la fin du monde, version bombardement. Après avoir tourné le clip, plutôt que de rentrer à LA, elle reste seule dans cette communauté et tourne un portrait empathique des gens.
Un documentaire ? Un film ? Difficile à dire. Trop peut-être, pour une partie des spectateurs des festivals de Berlin, Tribeca, Edinbourg et Sheffield qui ne sait plus comment définir l’œuvre et surtout qui questionne en permanence la véracité des images. « Le film représente une forme de vérité. J’ai essayé de capturé des émotions, une atmosphère qui se dégageaient des gens. Pourquoi ne peut-on pas faire un documentaire qui ait l’allure d’un film ? ». Oui, pourquoi ?
Avec, en toile de fond, la musique de Beirut et de Bob Dylan, Alma Har’el réalise un documentaire incroyable de tendresse, de poésie et de dureté. Comme une biographie de Jean Teulé, Alma ne voit pas de quotidien, seulement des histoires. Il n’y a pas de personne, mais des personnages. La vie est un grand film. Alors appelez cela documentaire, film, création, imagination, comme vous voulez, mais appréciez l’œuvre d’une future grande. Boris Vian disait « tout est vrai car j’ai tout inventé ». Alma pourrait dire « tout est faux puisque c’est la réalité ».