C’est vrai que le pitch n’est pas forcément des plus excitants : suivre l’artiste Ai Weiwei. Surtout à l’époque où Alison se lance dans l’aventure, c’est-à-dire avant que Ai devienne l’un des artiste chinois les plus reconnus et un activiste politique international. Mais les chemins de la vie décident parfois pour nous. Après ses études, Alison déménage à Pékin pour apprendre le mandarin et devenir réalisatrice de documentaire et journaliste. « C’est là-bas que j’ai acheté ma première caméra. J’essayais de me faire remarquer par la télé ». En 2008, un ami lui demande de faire une vidéo qui sera exposée dans l’expo new-yorkaise de Ai Weiwei. « Je pense qu’il y a eu un lien évident entre nous. Moi, une Américaine vivant à Pékin, et lui qui a été un jeune Chinois aux Etats-Unis ».
Alison finit le court et l’artiste adore. Elle décide donc de le suivre. Elle voyage autour du monde avec lui, filmant, non seulement ses installations, mais aussi ses prises de positions sur les droits de l’homme, la démocratie et ses investigations sur la mort des étudiants lors du tremblement de terre du Sichuan en 2008. Le film, Ai Weiwei : Never Sorry est actuellement en postproduction. Le projet a pris encore une nouvelle ampleur quand en avril dernier Ai est arrêté par les autorités chinoises. La mobilisation de la communauté internationale mènera à sa libération en juin.