Alexandre Jamin a toujours été un directeur de la photographie hors du commun. Mais il n’avait toujours pas osé réaliser son premier film. Un film à lui, qui lui appartiendrait totalement. Un film où pour la première fois il n’aurait pas à entendre et appliquer les exigences d’un autre.
Ce film s’appelle CYU et c’est une merveilleuse réussite. Il a été aidé par une équipe apparemment formidable, sans arrières pensées, liés simplement par l’idée de produire ensemble un instant de beauté. Juste comme ça. Gratuitement. Cela peut paraitre anecdotique mais dans un monde de la production où la concurrence est féroce, très peu donnent de leur temps (et de leur argent) pour voir naître un film qui ne rapportera probablement pas un centime à quiconque.
Peut être que nous continuons APAR.TV juste pour avoir le plaisir de découvrir des professionnels de l’imaginaire comme Alexandre Jamin et tout ceux qui l’ont accompagné dans son obsession à vouloir faire en vrai ce qui se réalisait jusqu’à présent seulement dans ses rêves.
N’en rajoutons pas, le hasard a fait qu’il a eu la bonne idée de nous écrire et qu’on à eu la bonne idée de lui répondre. Et voici ce qu’il a répondu quand on lui a demandé s’il pouvait nous raconter la genèse de ce film et pourquoi était-il si fasciné par l’underwater ?
« CYU est un projet humain où la nature est l’ennemi qui a repris son droit. Force de persévérance, l’être humain va dépasser ses capacités physiques et mentales pour revoir un être qui lui est cher.
L’idée est née du désir de montrer le monde sous-marin sous un autre angle. J’ai toujours eu l’envie de retrouver dans mes films l’univers du commandant Cousteau en racontant des histoires sous-marines à travers une narration cinématographique. L’utilisation des décors sous-marins comme théâtre naturel m’est apparue comme une évidence.
Le monde sous-marin m’a toujours fasciné, par sa lumière, son absence de gravité et sa dilatation du temps.
Depuis que j’ai commencé la plongée vers l’âge de 11 ans, mon adoration de ce monde sous-marin est devenue une drogue, je ne le percevais pas de la même façon que les autres, c’est comme si je nageais à l’intérieur même de tableaux faits par les mains de la nature, que je pouvais le recomposer le temps d’un instant, que l’ambiance de cet espace pouvais être à la fois chaleureux comme obscur et angoissant, que je sente mon corps survolé des décors majestueux, et enfin que ma perception du temps soit complètement fossé. Ma volonté de faire « CYU » était de partager ma vision de ce monde sous marin au public… »