Clémence Poésy a voulu « scruter ce à quoi le spectateur des deux autres scènes de l’Opéra n’a pas accès. Et saisir peut-être dans l’intimité d’un visage quelque chose de ce mystère-là… »
Et le pari est largement réussi. En montrant les élèves de l’école de danse avec une immense douceur (regarder ce film est mieux que de se réchauffer auprès d’un feu de cheminée.) accompagné de la voix off (incroyable) du danseur étoile Michaël Denard on ne sait plus si on est à l’Opéra de Paris ou avec Gilles Deleuze.
C’est donc, vous l’aurez compris, un film très beau, extrêmement poétique, à fleur de peau pourrait-on dire. Vu son niveau, Clémence Poésy (aidée ici par la monteuse la plus intelligente de Paris, Raphaëlle Martin-Hölger) réalisera d’ici un quinquennat son premier long-métrage. Elle qui pourra raconter qu’elle a commencé modestement par observer en silence les danseurs derrière sa caméra avec autant d’amour qu’une mère observe ses enfants…